Édouard Philippe accusé de détournement de fonds publics : une lanceuse d’alerte saisit un juge d’instruction

En septembre 2023, une plainte avait été déposée par une femme contre Édouard Philippe pour favoritisme, prise illégale d’intérêts, concussion et détournement de biens et harcèlement moral. Cette même lanceuse d'alerte a déposé une nouvelle plainte pour qu'un juge d'instruction enquête sur des soupçons de détournement de fonds publics et de favoritisme, vendredi 20 juin, a annoncé Me Karsenti, l'avocat de la plaignante, ce lundi.

Cette plainte a été déposée avec constitution de partie civile, qui permet d'obtenir quasiment systématiquement la saisie d'un juge d'instruction, pour harcèlement moral, favoritisme, détournement de fonds publics, prise illégale d'intérêt et concussion. Néanmoins, l'avocat a dit redouter "une tétanie" du PNF (parquet national financier) face à "un futur probable candidat à la présidentielle".

Édouard Philippe s'est défendu auprès de l'AFP, et réfute les accusations. Avec cette plainte "pour les mêmes faits, et en choisissant semble-t-il d'en évoquer d'autres, la plaignante poursuit sa triste vendetta, qui n'a rien à voir avec le cri d'une lanceuse d'alerte, mais tout à voir avec l'insatisfaction d'une haute fonctionnaire dont le contrat n'a pas été renouvelé". Après ses alertes, Judith (prénom changé) dit avoir été harcelée moralement.

Deux autres personnes visées

Stéphanie de Bazelaire, adjointe chargée de l'innovation et du numérique, et Claire-Sophie Tasias, directrice générale des services de la communauté urbaine du Havre Seine métropole, sont également visées. 

Les soupçons portent sur une convention d'objectifs pluriannuelle pour l'animation de la Cité numérique du Havre signée en juillet 2020 entre Édouard Philippe, président de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, et Stéphanie de Bazelaire, en tant cette fois que présidente bénévole de l'association LH French Tech.