En matière de diplomatie, il faut toujours tenter ce qui peut être tenté. Personne ne peut enlever à Emmanuel Macron une certaine constance, voire même une certaine persévérance en la matière. Le chef de l’État défend toujours le dialogue, ne lésine jamais sur la mise en scène et apprécie par-dessus tout de faire des coups. Avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a déjà tout tenté : Versailles, Brégançon et un nombre incalculable d’appels téléphoniques. Il a multiplié les rencontres et n’a jamais rien obtenu, mais il continue de tout tenter.
Pourquoi s’acharne-t-il ? Il y a des motivations diplomatiques réelles. Même si personne n’est capable de vraiment dire ce qu’a Vladimir Poutine en tête, il s’agit d’éviter une guerre aux portes de l’Europe. Une guerre qui provoquerait en cascade une guerre commerciale, or nous exportons en Russie. Une guerre de l’énergie, or les Allemands (notamment) sont dépendants au gaz russe. Et puis, bien au-delà de l’Europe, l’Ukraine est une cause ou un prétexte d’affrontement entre les États-Unis et la Russie. Les Russes qui trouvent une alliance de pure circonstance avec les Chinois.
Et puis enfin, la Russie, nous la retrouvons aussi au Moyen-Orient, en Libye, en Syrie et en Afrique où, comme les Chinois mais pas avec les mêmes méthodes, elle concurrence notre présence et notre influence.
Ce qu’Emmanuel Macron peut obtenir lundi à Moscou, ce sont ce que ses conseillers appellent "des signaux de désescalade". Ce qui, en des termes diplomatiques, laisse une grande marge d’appréciation. Il faut dire qu’Emmanuel Macron va en Russie, puis en Ukraine sans un mandat clair de l’Europe. Sa présidence du conseil de l’Union Européenne ne lui donne pas un titre de diplomate en chef.
Emmanuel Macron fait comme il a toujours fait, en matière diplomatique comme en matière politique, il prend l’espace que lui laissent les autres et il y va seul. L’Europe n’a pas de diplomatie bien réglée, les Allemands sont très timides à cause de leur coalition nouvellement au pouvoir. Emmanuel Macron tente ce qu’il peut et joue sur un ressort important : la haute opinion que nous avons de la place de la France dans le monde.
Une influence malmenée dernièrement au Mali ou avec la perte de la vente de sous-marins à l’Australie. Mais une influence à laquelle nous tenons. Emmanuel Macron est l’image que nous donnons au reste du monde, c’est une question de stature. Ça ne fait pas gagner une élection mais ça peut poser un candidat.
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