C’est l’histoire d’un angle d’attaque qui commence à prendre dans l’opinion. Emmanuel Macron refuse les débats, Emmanuel Macron considère que l’élection est déjà faite, Emmanuel Macron confisque la campagne présidentielle aux Français...
Rien de tout ça n’est totalement faux. D’ailleurs, BFM a été contrainte de déprogrammer une émission avec tous les candidats parce qu’Emmanuel Macron, et dans la foulée Marine Le Pen, ont annulé leur venue.
Mais cet angle d’attaque, "Emmanuel Macron fuit la campagne", a fait déraper le camp de Valérie Pécresse. Mercredi soir en meeting, la candidate a expliqué que s’il y avait une frustration chez les Français, "ce serait démocratiquement dangereux". Ce que Gérard Larcher, le président LR du Sénat, avait exprimé 2 jours plus tôt dans le Figaro : "S’il n’y a pas campagne… la question de la légitimité du gagnant se posera".
Ça ressemble à s’y méprendre à des appels à l’insurrection. C’est une remise en cause du résultat futur des élections. À partir de quelle intensité de campagne, ou quel niveau de participation les élus sont-ils légitimes ? Quand l’abstention est forte, le mandat est plus faible, mais l’élection n’est pas remise en cause.
Quel est le raisonnement de Gérard Larcher ? Que dans 1 mois, 3 mois, 6 mois… le pays sera bloqué ? Qui imagine le président du Sénat, 2e personnage de l'État avec un gilet jaune sur un rond-point ?
Normalement, ce genre d’insinuation ou de menace est agitée par l’extrême gauche. La France insoumise, après la victoire d’Emmanuel Macron en 2017, avait joué cette partition. Jean-Luc Mélenchon espérait tenir un match retour dans la rue, au moment des ordonnances sur le code du travail. LFI expliquait alors qu’Emmanuel Macron n’avait été choisi au premier tour déduction faite de l’abstention que par une toute petite minorité de Français.
Que Les Républicains et leur candidate en difficulté, Valérie Pécresse, en viennent à ajouter à leur tour la menace d’une insurrection post-élection, c’est très dangereux puisqu’elle l’alimente.
Mais ça ne veut pas dire que le prochain mandat du président de la République sera simple pour autant. Ce n’est pas la même chose. Le mandat issu de cette élection peut être compliqué, mais c’est un mandat après une élection valide. Ne confondons pas tout.
D’ailleurs, l’entourage d’Emmanuel Macron a bien conscience que ce ne sera pas simple.
Ses proches espèrent que les propositions de leur candidat feront réagir, pour qu’elles soient connues, que le choix se fasse en toute connaissance de cause sur des bases solides. C’est le but de la conférence de presse d’aujourd’hui. Ce n’est pas seulement un programme, c’est donner de la matière à réactions. C’est aussi pour ça qu’Emmanuel Macron a fait un geste d’ouverture lundi soir à ceux qui pourraient travailler avec lui. Emmanuel Macron n’a pas fait jusque-là beaucoup campagne mais cette semaine, Les Républicains en ont fait trop.
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