ÉDITO - Législatives 2022 : les Français ont-ils encore un goût pour la politique ?

Dans 9 jours, il y a une élection en France, nous sommes invités à voter pour élire un député. Si cela vous avait échappé, personne ne peut vous en vouloir. Les élections ont été comme occultées jusque-là. Un seul mot s’impose dans cette campagne des législatives : l’atonie générale. Définition de l’atonie : qui manque de vitalité, de vigueur. Cela se mesure dans notre sondage BVA/Orange/RTL du jour, moins de 4 Français sur 10 suivent la campagne vaguement.

Pourtant, c’est une élection importante, c’est elle qui doit donner une majorité à Emmanuel Macron ou alors, situation inédite dans la foulée d’une réélection, nous plonger dans une cohabitation d’entrée de jeu. Il y a un scénario intermédiaire, qui aurait aussi des répercussions politiques importantes, si Emmanuel Macron ne disposait avec son parti d’origine, La République En Marche, que d’une majorité relative, il aurait besoin des autres partis pour faire adopter les lois. 

Et pourtant ces enjeux ne semblent intéresser personne, même si un duel, qui arrange les 2 protagonistes semble se dessiner dans les derniers jours : c’est bien sûr ce faux suspens entre les équipes d’Emmanuel Macron contre l’attelage de Jean-Luc Mélenchon. Et l’un et l’autre avec cette bataille, espèrent ainsi mobiliser leurs électeurs. D’ailleurs, ça marche un peu puisque ces 2 électorats précisément, semblent se préoccuper dans notre BVA, un peu plus que les autres de cette élection. 

Les 3 blocs toujours bien présents

Mais soyons honnête, ce n’est pas un déchainement de passion non plus. Le sentiment un peu étrange et pas forcément rassurant est celui d’un pays endormi politiquement. Il y a les candidats qui pour la plupart sont bien en peine de dire ce qu’ils ressentent vraiment de leurs rencontres avec les électeurs. Et puis, deux chiffres méritent d’être décryptés ce vendredi matin. Dans notre sondage BVA, ils montrent une forme de désarroi. Presque 2 Français sur 3 ne souhaitent pas qu’Emmanuel Macron disposent d’une majorité. 

Nous retrouvons quasiment intact les 3 blocs du premier tour de la présidentielle : Macron, Le Pen, Mélenchon. C’est toujours 2 blocs contre un. Et si Jean-Luc Mélenchon a réussi son OPA sur la gauche, il est rejeté par les 2/3 tiers des Français, toujours deux blocs contre un. Avec toutes ces dynamiques négatives, la participation et le mode d’élection des législatives fera donc, en grande partie, le résultat.

La barrière du premier tour, puis la candidature la plus consensuelle, assure normalement le fait majoritaire. De quoi donner l’impression pour nombre d’électeurs, d’avoir encore un choix contraint ou sans nuance réelle. La déprime démocratique nous guette.

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