Jérôme Peyrat était le candidat d’Emmanuel Macron en Dordogne pour les législatives. Il a été choisi malgré une condamnation définitive pour violences conjugales.
Il
a bien été condamné pour violences conjugales à une amende
avec sursis, mais jeudi 19 mai, le patron des Marcheurs Stanislas Guérini a osé une défense surréaliste, assurant sur France Info : "Je ne crois pas
qu’il soit capable de violences". Tempête
immédiate et quelques heures plus tard, Jérôme Peyrat a fini par jeter
l’éponge, Stanislas Guérini par s’excuser.
Comment, et pourquoi
Jérôme Peyrat avait été investi ? Ça fait des jours que la macronie n'est pas très bavarde sur cette affaire, que des élus confient qu’ils sont gênés,
"que ça la fout mal", que certains essayent, maladroitement, de
rappeler que cette histoire de violences est complexe. Et c’est vrai que
l’ex-compagne de Jérôme Peyrat a, elle aussi, été condamnée à une amende pour des
coups de fil malveillants.
Mais on comprend surtout que le parcours de Jérôme Peyrat lui a conféré un statut particulier. C'est "un proche" du chef de l’État. Il a été son conseiller à l’Élysée, puis quand l’affaire a éclaté, il a été exfiltré du Palais et il a trouvé refuge au parti, à la République en Marche, dit LaREM.
D'autant plus que c'est Emmanuel Macron qui a lui-même supervisé toutes les investitures pour ces législatives. Quand vous posez la question suivante à des membres de la majorité : "Est-ce que vous pensez que cette proximité avec le Président a donné à Jérôme Peyrat une sorte de totem d’immunité ?", il y a des silences qui font office de réponses.
Légalement, rien n'interdisait cette candidature. Jérome Peyrat était condamné, il a payé pour ce qu'il a fait. Mais moralement, tout devait empêcher son investiture. Car l’image que celle-ci renvoie, c’est celle d’un Président qui a préféré préserver l’un de ses proches plutôt que défendre sa grande cause nationale : l’égalité entre les femmes et les hommes. Et pour ça, Emmanuel Macron sort éclaboussé par cette affaire.
L’image
que ça renvoie, c’est aussi celle d’un parti qui, à raison, réclame justice quand l’Insoumis Taha Bouhafs est accusé en interne de violences sexuelles. Mais un
parti qui, quand la justice est passée pour l’un des siens, quand un verdict a
été rendu, n’en tire aucune conséquence. Et
pour ça, En Marche sort aussi éclaboussé par cette affaire.
Et
puis la majorité a officiellement une nouvelle cheffe, une
femme, un symbole, Elisabeth Borne. Elle n’a pas encore pris la parole, mais dès qu’elle le fera, elle sera interrogée là-dessus et elle devra se montrer
intransigeante.
"Pendant
cette campagne, une connerie peut
toujours nous faire perdre 50 sièges", disait un stratège de la majorité. Mais là, ce n’est plus seulement
une histoire de sièges, c’est une histoire de crédibilité et d’engagement sur
ces sujets et une histoire de symbole. Et les symboles, c’est souvent la seule
chose que l’on retient en politique.
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