Ça bouge à gauche dans la campagne des européennes. Raphaël Glucksmann, le candidat Place Publique, n'est qu'à 3 points de la candidate macroniste, Valérie Hayer, dans notre sondage Toluna Harris Interactive avec RTL, M6 et Challenges publié ce mardi 30 avril. Peut-on parler "d'effet Raphaël Glucksmann" ?
Un "effet" c’est beaucoup dire. Disons que ça frémit. Je sais bien que chez les sondeurs et les observateurs de la vie politique, on regarde à la loupe les trajectoires pour voir si un croisement des courbes est possible. On voit bien que l’écart se resserre. Si on prend l’évolution chez Harris interactive Toluna : en janvier, il y avait 7 points d’écart, puis en mars 5 points, aujourd'hui 3 points. Certains frissonnent à l’idée de voir les macronistes coiffés au poteau.
Et puis, il a pour lui, Raphaël Glucksmann, d’incarner la jeunesse. Il a 44 ans et il a pour lui aussi d’avoir des valeurs, ce qui chez certains à gauche n’est pas monnaie courante. Sur le conflit entre Israël et le Hamas, il a toujours été impeccable.
Il bénéficie d’un alignement de planètes
Alba Ventura
Ce qui l'aide beaucoup également, c'est la déconfiture des autres partis de gauche. Il bénéficie d’un alignement de planètes :
- Entre la disparition des Verts. Les "Verts pastèque", vous savez ceux qui sont Verts dehors et rouge dedans, qui à force de se radicaliser ont fini par dissuader les électeurs. Il faut dire aussi que les activistes écolos comme Les Soulèvements de la Terre les ont bien aidés. Sans compter qu’ils ont choisi une tête de liste, Marie Toussaint, qui est totalement inconnue.
- L'effondrement de LFI, qui ne porte pas une liste pour parler d’Europe mais une liste pour la Palestine. D’ailleurs, la tête de liste, Manon Aubry, a complètement été éclipsée, au profit de Rima Hassan cette activiste pro-palestinienne qui n’est que 7e sur la liste.
- Et il faut ajouter le désarroi des électeurs de gauche qui avaient voté pour Emmanuel Macron. La réforme des retraites notamment est passée par là.
Le vote à gauche reste très volatile contrairement à celui de droite, plus structuré
Alba Ventura
Tout ça agit comme un système de vases communicants, qui en se vidant viennent remplir celui du candidat PS-Place Publique. Maintenant attention, cet alignement des planètes est extrêmement fragile. Le vote à gauche reste très volatile contrairement à celui de droite, plus structuré : un électeur de gauche sur deux n’est pas sûr de son choix.
Et même s’il y a un peu plus de monde dans les réunions électorales, pas de nouveaux militants, mais le retour de ceux qui étaient partis chez Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon, les vieux routiers du PS disent aussi que Raphaël Glucksmann peut finir plus bas qu’espéré. Comme le disait très justement Jacques Chirac : "C’est à la fin du marché qu’on compte les bouses".
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