Emmanuel Macron a souhaité que la réforme des retraites entre en vigueur d'ici la fin de l'année. "Il n'y a pas 36 solutions", a dit le Président dans une posture d'autorité. C'est Emmanuel Macron "droit dans ses bottes" ?
C’est même Emmanuel Macron en mode bulldozer qui va continuer, comme il le dit, "à avancer à marche forcée". Pour lui, cette réforme des retraites, c’est "mission accomplie" - difficilement - mais accomplie de toutes façons, toutes les réformes des retraites se sont faites dans la douleur.
Donc, il y a encore l’étape du Conseil Constitutionnel mais Emmanuel Macron a déjà refermé la page et il se projette dans les dossiers d’après : la réindustrialisation du pays, l’école, la santé.... Sur la Loi immigration, Emmanuel Macron a compris qu’il serait difficile de trouver une majorité, donc il tente un texte à la découpe, morceau par morceau.
Sur les conditions de travail, la fin de carrière, l’usure professionnelle, ça se fera lorsque les fils seront renoués avec les syndicats. Voilà ce qu’Emmanuel Macron a dans la tête. Il est passé à autre chose le président. Emmanuel Macron sait que Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande ont eu des taux de popularité très bas, plus bas que lui encore mais il estime que ça n’est pas un frein.
Il dit très tranquillement : "S’il faut endosser l’impopularité, je le ferai", d’un air de dire : "Peu importe, c’est comme ça, j’assume". Il faut se souvenir qu’à ses débuts au pouvoir en 2017, il avait confié à l’écrivain Philippe Besson : "Si je manifeste le moindre doute, je suis mort".
Il n’est pas nécessaire de poursuivre le bras de fer
Alba Ventura
D’ailleurs, sur un aspect plus politique Nicolas Sarkozy lui avait aussi donné ce conseil : "Ne jamais manifester de doute. Plus on cède, plus la gauche pense que l’on peut céder". Zéro doute, Emmanuel Macron estime qu’il est en mission. Comme il ne joue pas sa réélection, il pense qu’il n’a rien à perdre.
Peut-il vraiment relancer son quinquennat ? Apparaitre inflexible, déterminé, ça peut rassurer ceux qui pensent qu’il n’y a pas de pouvoir dans ce pays, mais ça peut aussi être du carburant pour la colère sociale. Ce n’est pas en dénonçant le cynisme des grandes entreprises qui font des profits records et en leur demandant une contribution, que ça va calmer les esprits. C’est comme avec les syndicats, il n’était pas utile de les mettre à l’amende sur le fait qu’ils avaient refusé tout compromis.
Certes, ils ont eux aussi des enjeux politiques au sein de leur propres centrales mais la suite du quinquennat devra se jouer avec eux, notamment les plus réformistes d’entre eux