Difficile pour Élisabeth Borne de suivre la consigne donnée par Emmanuel Macron, d’apaiser sans rien céder sur la réforme des retraites. Deux injonctions contradictoires dont on voit mal comment la Première ministre va en faire la synthèse. Emmanuel Macron souhaite tendre la main aux syndicats, mais sur d'autres sujets que les retraites.
Il va probablement y avoir un rendez-vous, mais rien n'avance, car Emmanuel Macron n'a pas renoncé au cœur de son projet : l'âge de départ à 64 ans. À force de demander à Élisabeth Borne d'être "ronde" avec les syndicats, de consulter, de ne pas braquer, puis d'être "carrée" et de tenir bon sur la réforme, elle finit par ne plus avoir de forme.
Des injonctions de la part d'un président de la République plus Jupiter, plus vertical que jamais, à sa Première ministre qui est pourtant un serviteur de l’État, une préfète, une directrice de cabinet, une patronne... Mais pas un chamallow. C'est ce que l'on a constaté quand Emmanuel Macron avait demandé à Élisabeth Borne de dégainer le 49.3, qui est un geste d'autorité. Avant de lui demander d'assouplir, ce qui explique que la première ministre a déclaré : "plus jamais je n'utiliserais le 49.3 (hors texte budgétaire)." Pas facile à suivre.
À cause de cette situation plus qu'inconfortable, Élisabeth Borne doit revoir toute sa méthode et sa gouvernance. Tout ce qu'elle avait imaginé, professé dans son discours de politique générale il n'y a même pas un an doit être complétement revisité. Il n'y aura ainsi plus de grandes lois, mais de petits textes bien découpés, bien ficelés, dans l'espoir de trouver à chaque fois des majorités. Une nouvelle méthode qui ne dit pas comment gouverner pendant quatre ans, et comment redresser le quinquennat.
Selon l'étude faite par Le Figaro sur l'espérance de vie des premiers ministres, sur les 24 chefs de gouvernement qui ont précédé Élisabeth Borne, la moitié est restée en place jusqu'au terme du mandat présidentiel, peu importe les circonstances. Un Premier ministre ne saute pas forcément en pleine crise sociale : François Fillon a traversé le mouvement social contre sa réforme des retraites, en restant en poste jusqu'à la fin du quinquennat Sarkozy.
Édouard Philippe, qui a lui aussi conduit une réforme des retraites adoptée en première lecture grâce au 49.3, a été chahuté au moment des Gilets jaunes. Mais il n'a été remercié qu'après le premier confinement, en plein Covid, suite à l'échec des municipales. Pour l'instant, les seuls indices d'un départ d’Élisabeth Borne sont des "on dit", qui pourraient prendre de l'ampleur. Même si le dernier nom évoqué pour la remplacer, François Baroin, me fait dire que le chamallow n'a pas encore été gobé.
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