ÉDITO - Blocage de Sciences Po : l'école "est complètement à la dérive, gangrénée par le wokisme", estime Alba Ventura

Sciences Po prend l'eau de toutes parts. Elle est complètement à la dérive, gangrénée par le wokisme, victime de l'entrisme des insoumis, incapable d'avoir une ligne de fermeté, incapable d'avoir un peu de dignité. On a l'impression que la direction de Sciences Po a peur. Mais, peur de quoi ? De 200 révolutionnaires en culottes courtes, flanqués de 4 mélenchonistes ? 

À Sciences Po, il y a 15.000 étudiants et on se couche devant 200 d'entre eux. Depuis plus d'un mois et demi, on les a laissés installer un blocus, on les a laissés proférer des idéologies antisémites, des slogans appelant à la disparition d'Israël, on les a laissés refuser une étudiante à l'entrée d'un amphi parce qu'elle est juive, on les a laissés rebaptiser un amphi "Gaza", on les a laissés installer des tentes dans la cour, bloquer le couloir de la direction. 

Et le pire, c'est qu'on négocie encore pour obtenir le retour au calme. Toutes les poursuites prises à l'encontre des étudiants activistes sont suspendues et, promis, il y aura un débat et toutes les questions pourront être posées. C'est, en substance, le communiqué de la direction de vendredi. 

La direction de Sciences Po aurait dû rappeler depuis bien longtemps à ses étudiants que l'on peut débattre, mais que toute prise de force vous conduit à l'exclusion. Elle aurait surtout dû rappeler à ces étudiants-là que ça ne demande pas un niveau d'études exceptionnel d'être capable à la fois de dénoncer l'attentat sanglant du Hamas le 7 octobre et de trouver indigne ce qu'a fait le gouvernement israélien. Quand on dirige une institution telle que Sciences Po, en théorie donc école de l'élite, il faut avoir une colonne vertébrale, pas être un paillasson.

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