L'ouverture du Salon de l'Agriculture a été particulièrement mouvementée pour Emmanuel Macron : heurts entre manifestants et forces de l'ordre, inauguration reportée pour le président... On se souvient notamment de Nicolas Sarkozy qui avait été chahuté, Lionel Jospin avait reçu des oeufs... Mais c'est vrai que ce niveau d'ébullition, ce niveau de colère agricole, on l'a rarement vu. L'Élysée n'a pas été très adroit dans cette affaire, il y a eu cette énorme maladresse, à savoir inviter les Soulèvements de la Terre, ces activistes écolos dont le ministre de l'Intérieur avait demandé la dissolution.
La maladresse a été réparée, mais au-delà de ce faux pas, il y a chez le président lui-même, cette manie de penser qu'il peut tout régler par sa seule présence. À la moitié de son second quinquennat, force est de constater qu'Emmanuel Macron n'est plus ou n'est pas un président guérisseur. Il n'y a pas eu d'anticipation, alors que tout le monde savait que l'ambiance au Salon ne serait pas comme d'habitude.
Maintenant, il n'y a pas que du côté du président qu'il y a eu faute. Les scènes auxquelles on a eu droit de la part de certains agriculteurs sont indignes. Des manifestants qui crient "on est chez nous", non seulement ça sonne Rassemblement national, mais on n'est plus du tout dans la revendication syndicale. On est dans une haine qui n'aboutit à rien. On est dans une détestation genre "Gilets jaunes".
Quand le président de la FNSEA décrète qu'il n'ira pas débattre avec le président de la République, mais on est où ?
Alba Ventura
Quant à la surenchère de la FNSEA, c'est limite. Quand le président de la FNSEA décrète qu'il n'ira pas débattre avec le président de la République, mais on est où ? Si vous refusez la discussion avec le président, avec qui allez-vous parler ? Dans une démocratie, lorsque vous êtes invité à débattre avec le président, c'était une question de respect que de s'y rendre. Il faut que ça retombe. Ça a explosé parce qu'on a une colère qui est montée rapidement face à une crise qui ne peut pas se résoudre en un claquement de doigts.
Il y a des syndicats qui se sont marginalisés et qui ne sont plus des interlocuteurs, mais il faut agir pour la plupart des agriculteurs qui ne sont pas syndiqués et qui attendent des solutions. Il y a des mesures sur la table, ce recensement par les préfets des problèmes de trésorerie est une bonne chose parce qu'on ne peut pas laisser souffrir ceux qui nous nourrissent. C'est une crise qui ne va pas se résoudre en deux mois parce que ça passe par l'Europe et par des traités internationaux et une quatrième loi Egalim. Ce qui est certain, c'est qu'entre maladresse et surenchère, il va falloir trouver une voie parce que l'agriculture mérite mieux que ça.
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