Dieudonné : Christiane Taubira veut "une réaction à la hauteur du danger"

L'affaire Dieudonné n'en finit pas de secouer la classe politique. Pour la première fois depuis la publication de la circulaireadressée par Manuel Valls aux préfets, la garde des sceaux Christiane Taubira revient sur cette affaire avec le même message de fermeté. Pour la ministre de la Justice, il n'est pas ici question de liberté d'expression.

Dieudonné "complice d'un crime contre l'humanité"

"Il ne faut pas confondre : la liberté d'expression ne peut pas entrer en contradiction avec la loi. Le racisme et l'antisémitisme sont des délits, qui souvent mènent au crime", estime la garde des Sceaux au micro de RTL. "Ceux qui rient avec cette personne, qui se fait à la fois propagandiste et complice d'un crime contre l'humanité, doivent comprendre qu'ils rient contre eux-même", poursuit-elle.

"Parce que lorsqu'on commence ce jeu pervers et nauséabond, ça commence par des différences visibles et ça finit par des différences imaginaires. Ça commence par des ricanements et ça finit par des meurtres isolés ou en série", assure la ministre.

Protéger le pacte républicain

François Hollande a demandé aux préfets d'être "vigilants et inflexibles" dans l'application de la circulaire Valls. "Il faut une réaction très forte à la hauteur du danger que représentent ces pratiques et ces propos pour la République", explique la ministre de la Justice.

"L'individu ne m’intéresse pas en tant que tel. La justice doit dire précisément par le droit quelle est la qualification de ses propos et de son comportement", ajoute-t-elle. "Pour le reste, il y a la nécessité de rappeler au citoyen comment le pacte républicain protège chacun et que chacun se met en danger en donnant de la force à des pratiques racistes et antisémites", conclut-elle.