En dépit d'une gauche qui se fracture et des avis fluctuants sur la déchéance de la nationalité pour les terroristes binationaux, François Hollande tient le pari de faire voter le texte au Parlement. Dans un contexte ambivalent, il faudra donc obtenir le vote de 3/5e des parlementaires pour que le vote soit entériné. L'autre option, celle qui conduirait à un référendum, est envisagée, mais le président ne souhaite pour le moment pas la brandir.
En effet, François Hollande y est opposé pour deux raisons. D'abord, le chef de l'État est persuadé que le texte passera sans encombre au Parlement. Après débats, polémiques et autres batailles sur Twitter, le président prend le pari que le texte sera bel et bien voté par au moins 555 élus, c'est à dire le minimum requis.
Si François Hollande est si sûr de son coup, c'est parce que l'exécutif joue la carte de l'opinion. Le président pense en effet qu'une majorité de parlementaire suivra l'opinion publique qui est favorable à cette déchéance de nationalité. "Les députés vont se faire enguirlander dans leurs circonscriptions et ils finiront par voter oui", assure même un de ses proches à RTL.
Enfin, François Hollande et le référendum ne font pas vraiment bon ménage. En 2005, le président, alors premier secrétaire du Parti socialiste, s'engage pleinement pour le "oui" à la constitution européenne et c'est le "non" qui l'a emporté. Le chef de l'État a de la mémoire et pour l'instant, le référendum n'est qu'une arme qu'il ne veut pas utiliser ; un moyen de pression contre ceux à gauche qui sont prêts à tout pour faire capoter sa réforme constitutionnelle.
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