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Déchéance de nationalité : "C'est une faute politique majeure", pense Christian Paul
INVITÉ RTL - Le député socialiste craint "une fêlure irréversible au sein de la gauche", si le gouvernement va au bout de sa proposition.
Christian Paul, le 21 avril 2015 à l'Assemblée nationale
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Pas de trêve de Noël à gauche. Une petite phrase de Manuel Valls dimanche 27 décembre matin dans le JDD a fait sortir de leurs gonds plusieurs socialistes et non des moindres. Au cœur de la polémique, le débat sur la déchéance de nationalité. Le Premier ministre confirme dans le JDD que le gouvernement ira jusqu'au bout. "Une partie de la gauche s'égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte d'état de guerre", dit Manuel Valls.
Tweet cinglant en réponse dans l'après-midi de Jean-Marc Ayrault : "Ne divisons pas davantage la France." Même tonalité pour la maire de Lille, Martine Aubry, toujours sur twitter : "Je défends des valeurs républicaines et de gauche et j'en suis fière." La rupture est-elle désormais consommée ? Christian Paul, député socialiste de la Nièvre était l'invité de RTL pour livrer son point de vue, lui qui avait fait partie à l'époque des "Frondeurs".
Ceux qui oublient leurs valeurs perdront leur honneur
Christian Paul, député socialiste
"J'ai lu cette déclaration de Manuel Valls avec consternation parce que c'est une faute politique majeure. Ceux qui oublient leurs valeurs perdront leur honneur. Je crois qu'aujourd'hui personne ne peut défendre la déchéance de nationalité au nom de l'efficacité. C'est une mesure symbolique. Elle n'atteint pas les terroristes. Qui peut penser un instant qu'un kamikaze puisse être dissuadé par la déchéance de nationalité ? Ce qu'il y a de plus grave, c'est que des millions de français bi-nationaux se sentent humiliés par cette mesure. Si le gouvernement va au bout de cette proposition, il y aura au sein de la gauche une fêlure irréversible."
