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2 min de lecture
Manuel Valls, le 23 décembre 2015
Crédit : AFP
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Manuel Valls veut reprendre en main le débat sur la déchéance de nationalité. Le premier ministre a publié un texte à destination de sa majorité sur Facebook le 28 décembre, répondant aux arguments de sa majorité, largement opposée à l'extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux coupables d'actes terroristes. "Comment peut-on dire que priver de la nationalité française des terroristes condamnés serait une idée d'extrême droite ? Ce principe existe dans de nombreux pays démocratiques proches de la France : en Grande-Bretagne, au Canada, en Suisse, aux Pays-Bas et d’autres encore, sans doute. Le même débat existe en Belgique", écrit-il.
Dans son message, Manuel Valls défend la mesure : "Priver de la nationalité française ceux qui tuent aveuglément d’autres Français au nom d’une idéologie de terreur est un acte symbolique fort qui sanctionne ceux qui se sont eux-mêmes exclus de la communauté nationale. Rien de moins, rien de plus. Ce n’est aucunement une remise en question du droit du sol puisque la possibilité de déchéance concernera tous les terroristes binationaux condamnés pour crimes, quel que soit le mode d’obtention de la nationalité, droit du sol ou filiation."
Une mesure de déchéance après condamnation pour un crime terroriste n'a rien à voir avec les actes discriminatoires du régime de Vichy
Manuel Valls, premier ministre
Le premier ministre adresse un clin d’œil à l'aile gauche du PS. "Dès 2012, comme ministre de l’intérieur, j’ai rétabli - sous les critiques virulentes de l’extrême-droite - des conditions normales et ouvertes d’accès à la naturalisation, y compris bien sûr sur la base du droit du sol. Cette décision a bénéficié, non pas à quelques poignées de personnes, mais à des milliers, aujourd’hui devenues nos compatriotes, pour beaucoup binationales. Et j’en suis fier ! (...) Une mesure de déchéance après condamnation pour un crime terroriste par un tribunal indépendant n’a absolument rien à voir avec les actes discriminatoires du régime raciste et antisémite de Vichy."
Le Parti socialiste a été transformé en écurie personnelle dans la course à la présidentielle
Jean-Marie Darmian, vice-président socialiste du Conseil départemental de Gironde
Malgré la déclaration du premier ministre, la mesure ne prend pas à gauche. "Près de 80% des députés sont contre", estime le député PS Bernard Roman dans L'Obs. Après Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry, Jean-Marie Darmian, vice-président socialiste du Conseil départemental de Gironde, s'oppose lui aussi à la déchéance de nationalité. "Le Parti socialiste a été transformé en écurie personnelle dans la course à la présidentielle. Je viens de voir la déclaration du premier ministre qui dit que c'est une mesure qui ne se discute pas parce qu'elle est faite contre le terrorisme. Je dis non. Elle est faite contre les valeurs que portait la gauche. Une grande part de ceux qui s'apprêtent à voter cette loi l'ont dénoncée quand elle était proposée par la droite."
L'élu envisage de rendre sa carte du PS si la loi est votée le 3 février. "Ça c'est sûr. Je suis allé sur des estrades pour condamner cette mesure portée par la droite. Je ne peux pas revenir sur des estrades pour dire : "Attendez, le contexte a changé. Maintenant, c'est une mesure efficace contre le terrorisme. Ce sont ces reniements qui font que les gens ne croient plus dans la vie politique".
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