Crise en Grèce : François Hollande coache Alexis Tsipras

"On ne fait QUE de la Grèce". Voilà la consigne que le Président français a fait passer à ses équipes. François Hollande est focalisé sur la crise grecque. L'agenda a donc revu et corrigé : finalement, pas de déplacement en Avignon pour le Président, qui veut mobiliser toute son énergie pour empêcher le Grexit. Les équipes de Bercy auraient même donné un coup de main à Athènes pour rédiger le nouveau plan.
Derrière l'agenda "vide", en apparence, du Président, il y a des nuits blanches. Mais à l'Élysée, on a choisi de ne surtout pas communiquer. "Notre méthode", dit un conseiller, "c'est humilité et abnégation".

Une discrétion tactique

Et c'est en toute discrétion que le Président français "coache" Alexis Tsipras. Les Grecs tiennent la plume, mais une équipe de fonctionnaires de Bercy apporte son expertise technique au gouvernement grec. Il se mue en médiateur invisible. "Sans coup de mentons, sans cape de superman", ironise un proche, toujours aussi allergique au style de Nicolas Sarkozy.

Cette discrétion est aussi tactique : il est trop risqué de s'exposer, car l'issue reste incertaine. "Moins d'une chance sur deux d'arriver à un accord", estime un ami du Président. En cas d'échec, François Hollande perd sur tous les tableaux : discrédité sur sa droite, isolé en Europe sur sa gauche, avec une reprise économique en sursis. S'il réussit, il pourrait bien faire taire ses détracteurs et gagner ses galons, à gauche, pour 2017.