Deux ans quasiment jour pour jour après leur victoire aux élections territoriales 2015 et leur percée à l'Assemblée nationale avec l'élection de trois députés en juin 2017, les nationalistes corses ont engrangé une troisième victoire après des élections territoriales inédites.
Forte de ses 56,5% de votants - un score historique malgré un taux de participation de 53% - l'alliance entre l'autonomiste Gilles Simeoni et l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni veut désormais négocier avec Paris sur plusieurs points.
Invité de RTL au lendemain de ce qu'il appelle "un raz-de-marée démocratique", Gilles Simeoni, le futur président de la collectivité territoriale unique de Corse,veut ouvrir avec la capitale "un véritable dialogue en vue de la construction d'une solution politique."
Quelques instants à peine après le résultat de l'élection, le Premier ministre Édouard Philippe a d'ailleurs pris soin de contacter Gilles Simeoni.
"Depuis près d'un demi-siècle, il y a une revendication autour de l'existence du peuple corse et de ses droits, a déclaré Gilles Simeoni. Il y a un certain nombre de revendications qui sont pour nous fondamentales : la question des prisonniers politiques et de leur rapprochement qui pourrait s'accomplir immédiatement sans qu'il soit besoin de faire évoluer le droit, la question de cooficialité, la question du statut de résident, la question de la construction progressive et pragmatique d'un statut d'autonomie de plein exercice et de plein droit."
Pour l'heure, il n'est pas question de parler d'indépendance, idée pourtant ancrée dans les convictions de Jean-Guy Talamoni, mais d'une autonomie de plein droit. "Cela veut dire concrètement que les pouvoirs régaliens, justice, police, sécurité, continuent à relever de l'État", poursuit Gilles Simeoni.
Et d'ajouter : "il y a un certain nombre de compétences, dans le domaine économique, fiscal, de l'aménagement du territoire, qui doivent être transférées progressivement à la future collectivité de Corse", prenant pour exemple le fonctionnement de la Polynésie ou de la Nouvelle-Calédonie.
Autre revendication portée par Gilles Simeoni : la création du statut de résident corse. "Depuis quelques années, sous l'effet d'un mécanisme de spéculation foncière et immobilière, il y a une hausse des prix considérables, multipliés par 5, par 10, par 20", explique-t-il.
Et de poursuivre : "Toutes les personnes qui vivent en Corse ne peuvent plus aujourd'hui accéder dans des conditions équitables à la propriété ou simplement au logement. Le statut de résident limiterait l'accession à la propriété dans un certain nombre de cas aux résidents à titre principal depuis cinq ans dans l'île."
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