Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni confirment. Dopés par leur victoire aux élections territoriales de 2015 et l'arrivée à l'Assemblée nationale de trois députés - sur les quatre sièges que compte l'île de Beauté - en juin 2017, le tandem a une nouvelle fois frappé fort au soir du premier tour d'élections territoriales inédites, dimanche 3 décembre.
Malgré une participation en net recul par rapport à 2015 (52,17% contre 59,88%), leur liste nationaliste - Pè a Corsica (Pour la Corse) - a écrasé ses concurrentes avec 45,36% des suffrages.
Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni n'ont pas perdu de temps pour entamer les négociations avec Paris. Au lendemain du raz-de-marée nationaliste, lundi 4 décembre, les deux hommes se sont adressé directement à Emmanuel Macron, appelant le chef de l'État à "ouvrir des discussions" sur un statut d'autonomie pour la Corse. "Nous demandons au président de la République de rompre avec la politique de l'indifférence et le déni démocratique", a expliqué Jean-Guy Talamoni sur France Inter.
Concrètement, les nationalistes ont trois exigences majeures. La première est la co-officialité de la langue corse. La Constitution précise que la langue officielle de la République est le français. Les nationalistes voudraient qu'il y ait une seconde langue officielle sur le territoire.
Deuxième attente : la mise en place d'un statut de résident corse. Pour pouvoir acheter un bien immobilier, il faudrait alors avoir résidé cinq ans sur l'île de Beauté afin d'éviter la spéculation immobilière et que les plus fortunés puissent acheter une maison de vacances, alors que les Corses n'en auraient pas les moyens. En juillet 2016, Manuel Valls, alors Premier ministre, avaient qualifié ces revendications de "lignes rouges".
Le dernier grand chapitre concerne l'amnistie de la libération des prisonniers dits politiques, qui seraient parfois, à en croire les nationalistes, auteurs de crimes "pour une juste cause". Le plus doctrinaire des leaders nationalistes, Jean-Guy Talamoni, assure qu'il ne sera satisfait que lorsque ces trois principaux objectifs seront atteints.
Les élections territoriales ont anéanti les ambitions du parti U Rinnovu, qui réclame clairement l'indépendance de la Corse. S'il pourrait en être question "dans 10 ans ou 15 ans" selon le leader du parti indépendantiste Corsica Libera, "la question de l'indépendance n'est pas posée aujourd'hui", a garanti Gilles Simeoni sur Europe 1.
En attendant, les électeurs corses sont de nouveau appelés à voter dimanche 10 décembre. Ce soir-là, les 63 sièges de la future collectivité unique corse seront attribués. Cette nouvelle entité, en vigueur à compter du 1er janvier 2018, est issue de la fusion des deux conseils départementaux de Haute-Corse et de Corse-du-Sud et de la collectivité territoriale. Une première en France.
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