Comment Sophie Binet s'est imposée dans le paysage politique

Sophie Binet a succédé à Philippe Martinez au poste de secrétaire générale de la CGT, en 2023. Depuis, elle a engagé un bras de fer avec Emmanuel Macron sur la réforme des retraites, sur l'emploi et sur la désindustrialisation. Qui est Sophie Binet ? Comment s'est-elle imposée au sein de la CGT et du paysage politique ? 

Sophie Binet est nantaise d'origine et a gravité dans les réseaux de militantisme étudiant. À 15 ans, elle commence par adhérer au mouvement de jeunesse ouvrière chrétienne avant de s'engager à l'UNEF, quand elle débute ses études de philosophie. "Les premières manifestations dans lesquelles on la voit émerger concernent le contrat première embauche, en 2006. C'était une sorte de CDI spécifique pour les jeunes", rappelle Mathilde Piqué journaliste au service économie de RTL. 

Ensuite, Sophie Binet va devenir conseillère principale d'éducation, dans les quartiers nord à Marseille, puis en Seine-Saint-Denis. "Elle va prendre du galon pendant les manifestations contre la loi El Khomri en 2016. C'est le moment où elle devient une figure de proue d'un mouvement social", ajoute-t-elle. En 2018, elle a pris la tête d'une fédération de la CGT, celle des cadres, une branche plutôt réformatrice à l'origine. 

Une élection pour la tête de la CGT tendue

Son élection à la tête de la CGT a été tendue. Cris, huées… Sophie Binet affronte Marie Buisson qui a été adoubée par Philippe Martinez et Céline Verzeletti. "À ce moment-là, Philippe Martinez est très critiqué. Les militants lui reprochent d'avoir perdu son titre de premier syndicat de France, au profit de la CFDT. Au Congrès de 2023, il a adoubé Marie Buisson, et ça a été très critiqué", explique Mathilde Piqué.

Un soutien affiché au NFP

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Depuis son élection à la tête de la CGT, Sophie Binet a fait évoluer la ligne de la CGT sur le soutien à un mouvement politique. "Le programme du Nouveau Front Populaire est celui qui répond le mieux aux attentes", déclarait-elle en 2024. 

Jusqu'à présent, la CGT maintenait une digue avec le monde politique, sauf pour appeler à faire barrage à l'extrême droite. "En 1906, la charte d'Amiens garantit le principe d'indépendance des syndicats vis-à-vis des partis politiques. Toutes les organisations y sont très attachées. Quand la CGT a appelé à voter pour le Nouveau Front Populaire, ce fut un marqueur et très critiqué par les autres organisations syndicales", explique Mathilde Piqué.

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