Chômage : l'échec de François Hollande pourrait lui coûter cher
DÉCRYPTAGE - La promesse non tenue de la baisse du chômage ne va pas arranger l'image du président dans l'opinion.
Les chiffres du chômage sont tombés et ils ne sont pas bons. Avec 10.200 chômeurs de catégorie A en plus, la France compte désormais 3.303.200 demandeurs d'emploi sans aucune activité, soit une hausse de 5,7% sur un an (+0,3% en décembre). Une situation qui marque la fin de la promesse d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin 2013 du président de la République.
Sentant les mauvais résultats venir, le président et son gouvernement avaient déjà abandonné l'expression "inversion de la courbe", remplacée par "stabilisation". Interrogé le 14 janvier dernier sur le bien-fondé d'un engagement sur la baisse du chômage, François Hollande avait botté en touche. "Si je ne l'avais pas fait, beaucoup m'auraient demandé : 'mais qu'avez-vous comme objectif ?'", se justifiait-il.
Ça peut jouer sur son image personnelle en termes de franchise et de proximité
Frédéric Dabi, Ifop
Selon Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, l'échec concernant l'emploi ne sera pas sans conséquence. "Ça peut jouer sur son image personnelle en termes de franchise et de proximité, estime-t-il. D'ailleurs, une enquête récente de l'Ifop montrait que, sur la dimension de la sincérité, entre avril 2013 et janvier 2014, François Hollande avait perdu 14 points de bonnes opinions". Si l'on ne connaît pas encore les effets de "l'affaire Gayet" sur la confiance du chef de l’État, nul doute que le manque de résultats concernant le chômage risque d'être bien pire.
