Il y a floraison de mouvements politiques à droite. Alors que Christian Estrosi lancera officiellement le sien mardi 10 octobre, des jeunes des Républicains mettent en garde contre les chapelles et appellent à jouer collectif. Ce n'est pas gagné.
C'est quand même le bazar à droite. Heureusement qu'il y a encore des jeunes dans les partis politiques qui pensent que l'on peut dépasser les ego et la guerre des chefs, des jeunes qui rêvent même que leur parti organise un jour une grande fête de l'humanité de droite, des jeunes qui espèrent que les Républicains deviendront un parti plus moderne, plus horizontal que vertical. Autrement dit, un parti qui sache travailler en équipe avec toutes les sensibilités.
La question est de savoir s'ils seront entendus. La question est de savoir si la tribune qu'ils publient ce lundi 9 octobre dans le journal Le Monde incitera les uns et les autres à se rassembler, tout au moins à se parler. Car cela n'en prend pas le chemin. Ce que l'on voit à droite, c'est une mosaïque de petits mouvements, tous plus ou moins en concurrence les uns avec les autres.
C'est comme ça que vous avez Christian Estrosi, le maire de Nice qui, depuis l'élection d'Emmanuel Macron, a pris ses distances avec le parti, mais sans aller jusqu'à faire sécession et qui veut défendre les territoires avec sa "France audacieuse". Vous avez Valérie Pécresse qui prend date pour l'avenir, avec son mouvement Libres, en exprimant nettement son opposition à Laurent Wauquiez, archi-favori pour diriger les républicains en décembre prochain.
Le même Wauquiez qui s'est inscrit, lui, à la droite de la droite sur une position opportuniste assez habile pour récupérer l'appareil. Vous avez les Constructifs, qui ont toujours plaidé le soutien au président Macron, et qui sont d'ailleurs menacés d'exclusion. On peut dire que chez Les Républicains, on est plutôt à la grande fête de la démolition qu'à l'envie de construction.
Cette droite peut-elle se payer le luxe d'exclure certains de ses membres ? Attendons de voir cette semaine si les exclusions seront vraiment prononcées ou s'il s'agira seulement d'acter une rupture. Tout cela est très confus. Il s'agit de personnalités de droite, qui travaillent dans un gouvernement dans lequel ils sont clairement identifiés à droite, et qui plus est avec un président qui n'est pas vraiment de gauche. La vie de la droite est faite de dissidents qui n'ont jamais été exclus.
Mais le problème est quand même bien au-delà de savoir, s'il faut exclure ou mettre au ban untel ou untel. Le problème est de savoir ce que la droite a à proposer. Cette droite qui fustigeait les emplois aidés au national, mais qui était bien contente d'y avoir recours localement. Cette droite qui voulait supprimer l'ISF, mais qui ne l'a jamais fait. Cette droite qui a autorisé les femmes seules à adopter des enfants, et qui refuse que les femmes seules puissent avoir des enfants par PMA. Cette droite qui a toujours revendiqué un discours de fermeté vis-à-vis des étrangers en situation irrégulière, mais qui n'a pas toujours expulsé autant qu'elle le disait.
Si la droite a un problème de leadership, si la droite a du mal dégager une ligne commune ou à se trouver un dénominateur commun, ce n'est pas seulement à cause de François Fillon. C'est aussi, parce que les Français n'ont pas cru en la droite. Plutôt que de se demander pendant des semaines "qui doit-on exclure ?", que la droite se demande "à qui donner envie ?".
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