"Aucun débat n'a jamais fait bouger profondément les lignes entre les candidats"

Le débat entre les candidats à la primaire de la droite et du centre qui a lieu ce jeudi 13 octobre sur RTL et TF1 peut-il vraiment changer les choses ? Pour Gaël Brustier, politologue, le fond des idées reste une composante importante : "Ce qui pèse dans une campagne de ce type, c'est la ligne politique, la vision du monde. La personnalité a un effet fief, à l'image d'Alain Juppé qui en profite mais il y aussi l'effet d'anticipation de l'électeur qui peut juger que tel ou tel candidat sera à même de battre la gauche", avance le chercheur en sciences politiques.

"On n'est jamais à l'abri d'une surprise", estime pour sa part Céline Bracq, co-fondatrice et directrice générale de l'institut Odoxa. "On a une majorité de Français qui nous disent que ça peut avoir une influence sur les intentions de vote et les électeurs potentiels nous disent que ça peut changer leur perception de tel ou tel candidat", indique-t-elle, rappelant tout de même qu'aucun débat n'a fait changer les lignes profondément entre les candidats : "Quand on voit la primaire de la gauche en 2011, ça n'a pas fait bouger les lignes. Souvent, les performances passées augure des performances futures".

Un candidat peut-il se révéler ? "Oui, tout à fait", tranche Gaël Brustier. "Ça peut-être le cas pour un candidat moins connu. S'il a une bonne ligne politique", estime-t-il. Pour Céline Bracq, Arnaud Montebourg est un bon exemple : "Il est entré en résonance avec les préoccupations des Français. Pour faire bouger les lignes, il faudra que le candidat aille sur les préoccupations réelles des Français. Et quand on leur demande, ils placent en tête le chômage très largement, et tout en bas l'identité".