La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a validé, mercredi 19 décembre, la reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) par le groupe franco-belge Altifort, a-t-on appris auprès du tribunal. Altifort était le seul candidat à la reprise de l'aciérie, en redressement judiciaire depuis janvier, avec 281 emplois en jeu.
Le jugement et ses attendus n'étaient pas encore disponibles en début d'après-midi. La reprise d'Ascoval, d'un montant de 152 millions d'euros, se décompose en 47 millions d'euros de fonds publics "sous forme de prêt" (25 millions de l'Etat, 12 de la région Hauts-de-France et 10 de Valenciennes-Métropole), 35 millions d'apport d'Altifort, 40 millions de crédit-bail pour le financement d'un futur train à fil et 30 millions d'affacturage.
Dans un communiqué, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a qualifié cette décision de "bonne nouvelle pour l'industrie et pour l'emploi". "Je veux saluer tout particulièrement l'attachement des salariés à leur entreprise et leur attitude responsable tout au long de cette période d'incertitude", a ajouté le ministre.
L'"excellente nouvelle" a été annoncée par le directeur de l'usine, Franck Dourlens, aux salariés qui l'ont accueillie par des applaudissements nourris lors d'une assemblée générale réunie sous le vaste hangar de l'aciérie. "Je voudrais vous dire toute mon émotion (...). Je pense à vos familles qui ont souffert avec vous", a-t-il lancé.
"Vous avez gardé le cap, le chemin a été long, il y a eu beaucoup de hauts et de bas - surtout des bas - et c'est notre mobilisation (...) qui a fait qu'on est là aujourd'hui avec cette excellente nouvelle. Merci à vous !", a renchéri le PDG d'Ascoval Cédric Orban. "Ascoval et ses 281 salariés (sont) sauvés !", s'est-t-il encore réjoui dans un communiqué.
La reprise de l'entreprise "préserve non seulement les emplois d'Ascoval, les 1.000 emplois indirects au niveau de la région, mais devrait en créer 140 nouveaux en deux ans sur le site de Saint-Saulve", a souligné Bruno Le Maire. Selon lui, "Altifort devient le nouvel actionnaire d'Ascoval avec prise d'effet au 1er février 2019".
Cédric Orban a remercié le groupe franco-belge d'avoir lui aussi "gardé le cap avec un projet solide et ambitieux pour Ascoval bien que les obstacles furent nombreux", mais a adressé aussi "un grand merci" au personnel, aux investisseurs privés et publics, à l'État ou au patron de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.
"Nous savons maintenant que nous pouvons réaliser des choses extraordinaires tous ensemble et je suis confiant pour l'avenir", s'est-il félicité.
Le gouvernement s'est fortement impliqué dans les négociations pour la reprise d'Ascoval, l'Etat s'engageant in fine à apporter 25 millions d'euros dans l'escarcelle. Dès 2015 déjà, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, avait assuré devant les salariés de l'usine de Saint-Saulve qu'"il n'y aura(it) aucune fermeture de site et aucun départ contraint".
L'État, avait-il précisé, est à la recherche de "partenaires pour entrer au capital de cette aciérie". La conclusion de cette recherche semée d'embûches est donc intervenue ce mercredi.
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