La patronne du FMI Christine Lagarde devait être confrontée mercredi
19 mars au matin à Paris à son directeur de cabinet à Bercy Stéphane Richard, qui
entend mettre l'ex-ministre de l'Economie "face à ses contradictions"
dans l'enquête sur l'arbitrage Tapie. Il s'agit de la troisième
visite de Christine Lagarde à la Cour de justice de la République (CJR),
habilitée à enquêter et à juger les faits commis par des ministres dans
l'exercice de leur fonction. Elle l'avait placée sous le statut de
témoin assisté en mai.
Elle avait alors évité une mise en examen qui l'aurait sans doute contrainte à quitter ses fonctions au FMI. Depuis, l'institution internationale a toujours assuré Christine Lagarde de son soutien.
Une "différence de traitement" que, selon son
entourage, "n'a jamais compris" le patron d'Orange en bande organisée
dans le volet non ministériel du dossier. La commission
d'instruction de la CJR entend comprendre le rôle qu'a pu jouer Christine
Lagarde dans le choix pris à l'automne 2007 de préférer à la justice de
droit commun, l'arbitrage, c'est-à-dire une justice privée, pour clore
le long litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la revente
d'Adidas.
Ce tribunal composé de trois arbitres avait octroyé quelque 400 millions d'euros à Bernard Tapie, dont 45 millions d'euros au titre du préjudice moral. Les juges cherchent à déterminer si cette sentence est le fruit d'un "simulacre" d'arbitrage organisé avec l'aval du pouvoir. Autre interrogation : la décision en 2008 de Christine Lagarde de ne pas intenter de recours contre cette décision.
Au coeur de la confrontation de mercredi, l'usage de la "griffe", cette signature pré-imprimée utilisée en l'absence de la ministre. Elle semble avoir été utilisée sur une lettre du 23 octobre 2007 que les enquêteurs pensent cruciale dans la décision d'aller à l'arbitrage.
Un
courrier qui est l'une des seules instructions écrites de la ministre
figurant au dossier. Christine Lagarde a confirmé aux juges qu'il avait été
signé en son absence et assuré qu'elle n'avait pas eu connaissance de
son contenu.
Mais en 2008, devant les parlementaires, elle avait confirmé "avoir donné des instructions" pour soutenir "la décision" d'aller à l'arbitrage et avait assumé "la responsabilité des instructions écrites" en ce sens.
"C'est la première fois depuis
sa mise en examen que Stéphane Richard va pouvoir mettre Christine
Lagarde face à ses contradictions", relève-t-on dans l'entourage du
patron d'Orange, favori à sa succession et "très serein" avant le
face-à-face. Contacté par l'AFP, l'avocat de Christine Lagarde n'a pas donné suite avant la confrontation.
Outre Richard, quatre personnes sont mises en examen pour escroquerie en
bande organisée : Bernard Tapie, l'avocat de l'homme d'affaires, Me
Maurice Lantourne, un des juges arbitres, Pierre Estoup, et l'ex-patron
du CDR, la structure chargée de gérer l'héritage du Crédit lyonnais,
Jean-François Rocchi.
Durant l'enquête, Stéphane Richard a insisté
sur le fait qu'il n'avait "jamais été personnellement en position de
prendre des décisions". "Je n'ai pas dissimulé d'informations à Mme
Lagarde", a-t-il martelé, assurant que "le choix de l'arbitrage a été
partagé à tous les niveaux de l'État".
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