Vingt-quatre heures après la déception des chiffres du chômage, François Hollande a reconnu explicitement son échec mardi 28 janvier. "Nous n'avons pas réussi dans l'année 2013 à faire diminuer le chômage", a déclaré le chef de l'État devant la communauté française d'Istanbul.
C'est assez rare d'entendre un président de la République avouer ses échecs. Jacques Chirac ne commentait pas. Nicolas Sarkozy accusait la crise ou la communication. Avec François Hollande, c'est dit. Peut-être espère-t-il qu'en reconnaissant son échec, les Français seront plus indulgents. "Faute avouée est à demi-pardonnée" : c'est ce qu'on lui a appris chez les frères. On peut douter que les Français soient aussi charitables.
Car cet aveu est terrible. Cela veut dire qu'il n'a pas fait ce qu'il fallait à temps. Cela veut dire qu'il n'a pas été à la hauteur de la promesse. "À la hauteur", pour un président, ça compte...). "L'inversion de la courbe du chômage fin 2013", ce n'était pas un pari, ce n'était pas un cap, c'était un engagement !
Il peut bien avouer, il peut bien reconnaître qu'il s'est trompé : le mal est fait. C'est même un double échec. D'abord un échec de la parole présidentielle. Un échec social ensuite, parce que malgré 100.000 emplois aidés, le chômage continue d'augmenter.
Je vais vous faire un aveu, moi aussi. Le jour où François Hollande a dit, sur le plateau de TF1 ce soir de septembre 2012, qu'il inverserait la courbe du chômage "en un an", je me suis dis : "Pourquoi il a dit ça ? Qu'est-ce qui lui a pris ? Que diable allait-il faire dans cette galère ?" C'est une faute politique.
Nicolas Sarkozy avait promis le retour au plein emploi sur cinq ans. Au moins, il s'était laissé un peu de marge. Et on a vu le résultat : catastrophique. Là franchement, Hollande s'est piégé lui même. Un président peut promettre une taxe à 75%, éventuellement la fin des licenciement boursiers. Mais promettre quelque chose qu'on ne maîtrise pas sur une durée limitée, c'est inconscient.
Il a fait cette déclaration péremptoire, comme s'il parlait à des enfants. Les Français sont grands. Ils savent que le chômage est difficile à combattre. Ils savent bien que 100% de réussite sur un sujet pareil, c'est compliqué. Eux, ils demandent surtout 100% d'effort.
François Hollande peut-il chuter sur le chômage ? Comme il a fait du "chômage" le seul marqueur de son quinquennat, il est condamné à réussir. Et s'il ne réussit pas, ça se paiera comptant. Il y a des candidats aux municipales et aux européennes qui doivent se dire que le président a été bien imprudent, et que ce sont eux qui vont payer les pots cassés tout de suite, aux prochaines élections.
Alors, on ne nous parle plus "d'inversion", mais de "stabilisation". "Stabilisation" : c'est comme pour les inondations. L'eau est toujours à un niveau assez haut dans votre maison, mais elle ne monte plus. Super ! Mais vous avez toujours les pieds dans l'eau... Ça monte moins, mais il y en toujours beaucoup.
Le résultat, c'est que François Hollande a fait la preuve que le changement, ce n'était pas pour maintenant. Le chef de l'État se retrouve comme tous les autres avant lui qui ont promis de faire baisser le chômage. Faire baisser le chômage, c'est avant tout une affaire de "croissance".
II lui reste à réussir son "Pacte avec les entreprises", cette annonce qu'il a faite lors des vœux aux Français. Mais cette fois, il s'est bien gardé de chiffrer les emplois que cela pourrait créer, et surtout de donner une date. Même si la date, tout le monde l'a en tête : c'est 2017.
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