Ni François Hollande ni Jean-Marc Ayrault ne feront le déplacement ce vendredi 7 février soir pour la cérémonie des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi. Officiellement, rien d'anormal. Officieusement, on dit que c'est une façon de protester contre les atteintes aux droits de l'homme en Russie. Comme on dit en terme diplomatique, c'est une "timide marque de désapprobation".
À l'Élysée, on vous explique que le protocole n'oblige en rien le président à être sur place, et que les JO d'hiver c'est pour les ministres, pas pour les chefs d'État. Le dernier à s'y être rendu, c'était François Mitterrand. C'était à domicile, puisqu'il s'agissait des JO d'Albertville.
Mais enfin, ce ne sont pas les JO au Timor Oriental (pardon pour les Timorais !). C'est Vladimir Poutine qui organise la noce. Il est l'un des hommes les plus puissants de la planète, le patron de la Grande Russie. Dire que c'est anodin, c'est se moquer du monde.
Le message est clair : ni le premier ministre, ni le ministre des Affaires étrangères, juste l'inconnue du bataillon, la ministre des Sports Valérie Fourneyron. C'est ce que l'on appelle le service minimum. C'est aussi une forme de service minimum de la protestation contre les violations des droits de l'Homme, et notamment des droits des homosexuels en Russie.
Finalement, on a ménagé la chèvre et le chou. Il y a fort à parier que ni l'un, ni l'autre n'en seront contents.
Chaque pays fait à sa manière. Dans le camps des hypocrites - un peu comme nous -, il y a les Allemands, et surtout les Anglais. Le premier ministre David Cameron n'y sera pas. Son porte-parole a eu le culot de déclarer qu'il n'était pas sûr d'avoir reçu une invitation officielle. Dans le genre "boycott honteux", on ne fait pas mieux.
Barack Obama, lui, n'y est pas allé par quatre chemins. Le président américain n'envoie personne de son gouvernement. Mais il a nommé dans sa délégation deux militantes de la cause homosexuelle, dont l'ancienne tenniswoman Billie Jean King. Ça, c'est du message à la communauté gay, dont on sait qu'elle a largement participé à son élection. Tout cela, c'est aussi de la politique intérieure.
C'est la Norvège qui fait le plus fort. Le pays envoie à Sotchi son seul ministre homosexuel, qui annonce qu'il y va avec son mari. Deux hommes pour le prix d'un : on n'est pas là dans la "timide désapprobation". On est carrément dans le militantisme, et aussi la provocation.
La question s'était déjà posée à Pékin. Rappelez-vous des tergiversations de Nicolas Sarkozy à l'époque. "J'y vais, j'y vais pas, j'irai si, j'irai peut-être.." Finalement, non seulement il y est allé, mais en plus il en a profité pour aller serrer la main du président chinois Hu Jin Tao. La Chine, ce sont des contrats en or massif.
À l'époque, qui voulait déclarer la guerre à la Chine ? Jean-Marc Ayrault qui, aujourd'hui, se fait beaucoup plus discret sur le sujet. Qui reproche à François Hollande de ne pas aller à Sotchi, aujourd'hui ? Nicolas Sarkozy, qui revendique désormais, le fait d'avoir été lui à Pékin, pardi !
Selon Le Point, l'ancien chef de l'État a été tenté d'aller aussi à Sotchi aujourd'hui, avant d'y renoncer. "Contraintes d'agenda", explique son cabinet. C'est qu'on ne sait jamais ! Vladimir Poutine aurait pu avoir l'idée de l'inviter à la tribune d'honneur. Cela aurait fait franchement désordre !
Preuve que les JO, c'est du sport. Même pour les politiques.
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