La semaine dernière, Ségolène Royal a enterré l'écotaxe, qui était devenue un serpent de mer depuis des mois. Dans un sondage publié le week-end dernier dans le journal Le Parisien - Aujourd'hui en France, les Français trouvent qu'elle est une bonne ministre (*). Tout arrive !
Mieux : l'homme fort du gouvernement, c'est elle. Elle a l'autorité et le respect. Elle a toujours l'intuition. Mais surtout, elle a ce qui lui manquait terriblement en 2007 : le professionnalisme. Regardez l'animal à l'oeuvre sur l'écotaxe. Cela fait deux ans que ce gouvernement tergiverse, deux ans qu'aucun ministre ne trouve la porte de sortie.
Elle est arrivée à l'Écologie il y a six mois. Et hop !, elle règle le problème : l'écotaxe aux oubliettes. Ce n'est pas très glorieux de reculer. Mais elle vous expliquera qu'elle l'a fait pour éviter un blocage du pays. Elle vous expliquera que, de toute façon, elle est contre l'écologie punitive. Elle l'a toujours dit. Elle est cohérente en ce sens.
Elle est maligne, parce qu'elle a enterré l'écotaxe tout en faisant voter la loi de transition énergétique avec des écolos présents dans l'hémicycle jusqu'au bout de la nuit. Cela s'appelle faire de la politique.
Dans le même temps, on a pu lire que 55% des sondés avaient une mauvaise image de Ségolène Royal. Elle a bien remonté l'affaire : il y a un an, ils étaient 64%. Mais les images ont la vie dure en politique. Laurent Fabius a longtemps traîné l'image du premier ministre "arrogant". On renvoie toujours à Alain Juppé l'image de l'homme "droit dans ses bottes".
Ségolène Royal charrie encore des choses de la campagne de 2007. C'était l'amateur à l'époque. Souvenez-vous du procès en incompétence, de la "bravitude", de "FRA-TER-NI-TÉ".
Elle revient de loin. Il faut dire qu'elle n'a pas arrangé son cas en 2012. Elle a quand même sacrement manqué de tact en pensant qu'elle allait se faire élire députée à la Rochelle, puis propulser présidente de l'Assemblée nationale.
Quelle arrogance d'ignorer à ce point les électeurs, et croire qu'en un claquement de doigt on obtient ce qu'on veut. Là, elle avait perdu tout sens politique. Sans compter qu'elle était quand même l'ex-du Président.
Officiellement, elle a tiré un trait sur l'Élysée. Elle dit qu'elle n'est plus dans le "timing" de la présidentielle et qu'elle se verrait bien dans l'associatif. On aurait tendance à la croire. Même si elle a passé deux ans à organiser son retour au gouvernement. Même si elle ne se gêne pas pour dire ce qu'elle pense des erreurs qui ont été commises ces deux dernières années. Même si elle aime toujours se démarquer. Ainsi, elle n'a pas un "agenda" comme les autres ministres ; elle a un "programme" de travail.
Elle est fière de dire que des lois comme celle sur la "transition énergétique", il n'y en a qu'une tous les vingt ans.
Quand elle dit qu'elle n'est plus dans le "timing", il y a une forme de sincérité sur le moment. Est-ce qu'il faut y voir le signe de quelqu'un de parfaitement détaché, qui n'a plus rien à perdre, ou au contraire celui de quelqu'un qui cache bien son jeu ? Cela reste encore le "mystère Royal".
(*)Sondage réalisé auprès d'un échantillon de 999 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus interrogés par internet les 9 et 10 octobre 2014.
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