Le Premier ministre a dit, lundi 16 juin, sa fermeté face aux mouvements sociaux. Pas question de renoncer à la réforme ferroviaire. Pas question, non plus, de faire marche arrière face aux intermittents.
Rester "droit dans ses bottes", c'est la marque de fabrique de Manuel Valls (le fameux "marqueur courage"). De toute façon, il ne peut pas reculer. C'est dans son contrat. François Hollande l'a quand nommé pour ça, pour prouver qu'il est à la tête d'un gouvernement de gauche qui peut faire des réformes. Ce n'est pas maintenant, alors que ça fera bientôt 100 jours qu'il est à Matignon, qu'il va lâcher.
Pas question de céder comme cela avait été le cas sur l'écotaxe face aux Bonnets rouges. C'est pour cela, d'ailleurs, qu'on n'a pas entendu Ségolène Royal sur la SNCF (elle est pourtant ministre de tutelle sur les Transports). Elle avait donné raison aux Bonnets rouges sur l'écotaxe. Toute attitude de ce genre est interdite.
Pas de faux pas, pas de fausse note. Tout le monde au même diapason : celui de la fermeté.
Parier sur le pourrissement d'un conflit, c'est une vieille habitude politique. Le gouvernement n'avait pas prévu que la grève des cheminots dure aussi longtemps. Il va jouer sur l’essoufflement de ce mouvement.
Quant au dossier des intermittents, il sait qu'il faut y aller nettement et sans bavure, alors que c'est un dossier explosif. N'oublions pas que Manuel Valls est l'époux d'une star du violon. La gauche est par nature du côté des intermittents et du spectacle vivant. Elle a toujours soutenu les intermittents face à la droite.
Manuel Valls a tenté un petit tour de passe-passe : il ne lâchera rien sur l'accord d'assurance-chômage (ça, c'est pour ne pas perdre la face), mais il laisse entendre qu'il fera quelques gestes pour les intermittents les plus précaires.
Il ne peut pas non plus dédire les partenaires sociaux. Ce serait porter un mauvais coup au dialogue social. Il ne peut pas désavouer la CFDT ,qui est son principal partenaire dans le dossier des intermittents comme sur la réforme ferroviaire.
Le Premier ministre a bien compris que ce qui se joue, c'est la majorité silencieuse contre la corporation, l'intérêt général contre l'intérêt particulier, mais aussi l'autorité de son gouvernement. C'est un risque, mais calculé : il sait que s'il cède un pouce, son gouvernement sera démonétisé.
Manuel Valls joue sa capacité à réformer. Ces deux conflits sont spectaculaires. D'un côté, on a des trains bloqués au moment du bac ; de l'autre, la menace du rideau noir sur les festivals d'Avignon ou d'Aix-en-Provence. C'est spectaculaire, mais c'est minuscule par rapport à ce qui attend le gouvernement : le pacte de compétitivité et les 50 milliards d'économie, la réforme territoriale, la réforme des rythmes scolaires.
S'il cède sur des réformes secondaires, ce sera plus difficile d'engager les réformes principales. S'il a la main qui tremble cette fois, imaginez le flot de de revendications qu'il aura à affronter par la suite. Réformer c'est difficile, c'est un acte d'autorité. C'est pour cela que ça se termine souvent en réformettes.
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