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Alba Ventura : "La circulation alternée, une mesure politique avant tout"

CHRONIQUE - La circulation alternée, mise en place pour lutter la pollution, n'est pas la meilleure mesure pour se faire bien voir des électeurs à une semaine des municipales. Ce n'est donc pas une décision électoraliste.

Le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin
Crédit : AFP / François Guillot
La circulation alternée, une mesure politique avant tout
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La circulation alternée, une mesure politique
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Alba Ventura
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La circulation alternée, mise en place lundi 17 mars à Paris et sa proche banlieue en raison de la pollution, c'est aussi une bagarre politique. La droite reproche au gouvernement une mesure "brutale". Les Verts regrettent que la décision ait été prise si tard.

Mesure d'urgence

C'est une bonne mesure. C'est une mesure d'urgence. Il y a urgence, on traite l'urgence. C'est aussi le rôle d'un gouvernement. La droite et la gauche passent leur temps à reprocher à ce gouvernement de ne rien décider. Là, il décide. Il faut au moins lui rendre justice.

Après, il est évident que cela peut paraître un peu brutal d'expliquer le samedi après-midi à des banlieusards qu'ils vont devoir laisser la voiture au garage et faire une heure de transport en plus, si tout va bien. Ce qu'il y a de contestable, c'est l'aspect couperet, l'absence de préavis pour des gens qui ne peuvent pas se retourner. Tout le monde n'a pas deux voitures à la maison, une "pair" et une "impair".

Ensuite, on se dit qu'on aurait pu préparer un peu mieux les esprits. Faire de la pédagogie avant, pas au moment du pic de pollution. Le message "soyez un bon citoyen", ça va forcément faire grincer des dents.

Offensive des écolos

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Dimanche, l'UMP reprochait au gouvernement de le faire pour des raisons électorales. Mais n'est pas électoraliste. Franchement, si le gouvernement avait voulu soigner les électeurs, il les aurait plutôt laissés tranquilles, non ? La grogne, ce n'est jamais politiquement payant.

Ce n'est pas électoraliste, mais c'est politique. C'est une offensive des écolos et de Cécile Duflot en tête, qui a remué ciel et terre jusqu'à un coup de fil au président. Pourtant, le ministre de l'Écologie, Philippe Martin, avait tiré la sonnette d'alarme avant Cécile Duflot !

Par ailleurs, autour de cette mesure, on a entendu ce week-end des positions d'une démagogie sans nom. Anne Hidalgo, la candidate socialiste à Paris, qui soudain découvre la nécessité urgente de bornes électriques tous les 500 mètres dans la capitale. Elle dirige la ville avec Delanoë depuis dix ans !

On découvre à cette occasion, en raison d'une guéguerre entre socialistes et Verts, que la Mairie de Paris a commandé pour cette année plus de 300 bus au diesel qui rouleront jusqu'en 2027. On marche sur la tête !

Quant à la droite, elle est mal placée pour donner des leçons. Est-ce que Nathalie Kosciusko-Morizet a mis en place un système alternatif au diesel quand elle était ministre de l'Écologie ? On voit que c'est assez facile d'en faire un enjeu électoral.

Dix ou quinze ans d'efforts

Si la mesure répond à l'urgence, on ne règle rien sur le fond en appelant au civisme ou en faisant la morale. 60% du parc automobile français roule au diesel. Cela fait quarante ans qu'en France on sponsorise le diesel. Ne serait-ce que parce qu'il coûte moins cher à la pompe ?

Il va falloir dix ou quinze ans d'efforts continus, concertés pour sortir de là, pas un coup de menton par-ci ou une mesure d'urgence par-là. Pas non plus une taxe de plus qui ne fera que pénaliser ceux qui ont vraiment besoin de leur voiture pour travailler, par exemple.

Et puis, on le sait, si on s'attaque à la pollution, il faut s'attaquer à tout ce qui fait la pollution : l'épandage (donc les agriculteurs) ou l'industrie chimique, qui pèse le plus lourd dans la balance.

Ce dossier, on croit vraiment qu'on pourra le faire sans nos voisins, allemands par exemple ? 70% de la pollution est importée en Ile-de-France. Elle vient d'ailleurs, la pollution ne s'arrête pas aux frontières !

Voila un vrai sujet de politique. Et cela tombe bien. Pourquoi ne pas profiter des élections européennes pour avoir ce débat ?

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