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Alba Ventura : "L'affaire Buisson, un coup dur pour l'image de l'hyper-président"

CHRONIQUE - Nicolas Sarkozy a été enregistré pendant tout le quinquennat par son conseiller Patrick Buisson. Un sérieux accroc à l'image d'omniprésent, puisque l'on découvre un exécutif sous influence. Pas très glorieux.

Nicolas Sarkozy et Patrick Buisson
Crédit : AFP / Archives, Lionel Bonaventure, Miguel Medina
L'affaire Buisson, un coup dur pour l'image de l'hyper-président
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L'affaire Buisson, un coup dur pour l'image de l'hyper-président
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Alba Ventura
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L'indignation a été générale après les révélations de l'affaire Buisson. Il est désormais établi que le conseiller officieux de Nicolas Sarkozy a enregistré pendant des années ses conversations avec l'ancien président.

Trahison

Qu'est-ce qui est le plus grave dans cette affaire ? Pour Nicolas Sarkozy, de toute évidence, c'est la trahison. Patrick Buisson, c'était "l'homme qui murmurait à l'oreille de Nicolas Sarkozy". Il y avait de l'admiration de la part de l'ancien président pour ce conseiller de l'ombre. C'est l'homme qui a inspiré la campagne de 2007. Le siphonnage des voix du FN, c'est lui. La majorité silencieuse, c'est lui. Il a aussi inspiré, toujours sur l'aile droite, la campagne de 2012.

Donc c'est comme si Raspoutine ou Machiavel avaient espionné le Prince ou l'Impératrice. Pour Nicolas Sarkozy, c'est de la haute trahison. Pour les juges, qui enquêtent sur les affaires du quinquennat, c'est peut-être du pain béni. Mais là- dessus, il faut rester prudent. Pour le moment, contrairement à ce que dit la gauche, ce n'est pas une affaire d'État.

En revanche, c'est grave et c'est inquiétant pour la sécurité de la République. C'est grave d'imaginer qu'un visiteur, même régulier, puisse comme ça enregistrer le président, et qu'il ait pu le faire sans aucune entrave, sans vérification.

À écouter aussi

Faisons un peu de fiction. Imaginez une seconde que Patrick Buisson ait été au service d'un pays étranger. Cela veut dire que ses commanditaires auraient pu lire dans la politique secrète de l'Élysée à livre ouvert. Bon, ce n'est pas le cas. Mais ça fait peur quand on y pense. Cela veut dire que le téléphone d'un président est sécurisé, mais pas ceux qui l'approchent.

Buisson, l'homme du président

Nicolas Sarkozy est une victime, mais c'est aussi celui qui a rendu cela possible. C'est lui qui a donné à Patrick Buisson une importance tout à fait inouïe pendant son quinquennat. Patrick Buisson, on le rappelle, ne figure sur aucun organigramme. Il n'est pas élu, il n'a aucune fonction officielle.

Vous vous rendez compte : en fait, il n'est même pas tenu au secret, puisqu'il n'est pas censé être là. Il n'existe pas. Et c'est cet homme de l'ombre qui assiste à toutes les réunions, y compris les plus sensibles, les plus stratégiques politiquement. Il est plus proche du président que le Premier ministre lui-même. Et même plus décisif sur un remaniement, par exemple.

C'était l'homme du président ! C'est bien Nicolas Sarkozy qui l'a placé là. Parce qu'il était convaincu de lui devoir une partie de sa victoire de 2007. Convaincu aussi qu'il fallait suivre la ligne Buisson pour l'emporter en 2012. C'est un sacré coup dur pour l'image de l'hyper-président, l'homme qui décide de tout, tout seul. Cela éclaire tout de même d'un jour nouveau sa manière de gouverner.

Influence excessive

Alors gourou, Patrick Buisson ? Il ne faut pas exagérer. Cela ferait de Nicolas Sarkozy un pantin, ce qui n'est pas le cas. Nicolas Sarkozy l'écoutait beaucoup. Mais de là à se jeter dans ses bras, les yeux fermés, non. En revanche, ce qui est sûr, c'est que ses anciens ministres se sont longtemps plaint de son influence excessive. Cet homme sans aucune responsabilité qui faisait presque la pluie et le beau temps, l'homme avec qui il fallait être bien pour être bien vu par le président.

Nathalie Kosciusko-Morizet avoue même dans un livre qui vient de paraitre qu'elle s'est obligée à aller déjeuner avec lui pour se rapprocher de Nicolas Sarkozy. C'était quand devenu le passage obligé pour rester en cour. Cela en dit long sur la capacité de nuisance d'un simple citoyen, même très intelligent, sur l'organisation de l'État et la politique de la France. Cela en dit long aussi sur les dérives de la cour. Mais ça, c'est vieux comme la politique.

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