François Hollande a longuement répondu, mardi 14 janvier 2014, aux questions des journalistes lors d'une grande conférence de presse. S'il s'est attardé sur les sujets économiques, ils s'est beaucoup moins attardé sur sa vie privée. Était-ce une bonne stratégie d'éluder la question de sa supposée relation avec l'actrice Julie Gayet ? Valérie Trierweiler est à l'hôpital, il est piégé par des photos : le chef de l'État ne pouvait rien annoncer. Là où il prend un risque, c'est qu'il s'est engagé à trancher l'affaire avant son voyage aux États-Unis chez les Obama, le 11 février.
A se demander d'ailleurs si ce message-là ne s'adressait pas directement à Valérie Trierweiler. Trois semaines pour conclure et mettre fin à la pression. Ce qui est intéressant, ce sont les mots choisis. "Chacun dans sa vie personnelle peut traverser des épreuves, c'est notre cas (...) mais j'ai un principe c'est que les affaires privées se traitent en privé", a-t-il lancé mardi. Toute ressemblance avec la situation d'un de ses prédécesseurs n'est absolument pas fortuite.
Rappelez-vous Nicolas Sarkozy en mai 2005 : "Comme des millions de familles, la mienne a connu des difficultés. Ces difficultés, nous sommes en train de les surmonter. Est-ce que je dois en dire plus, je ne le pense pas", répondait alors l'ancien chef de l'État à propos de sa fatigue et de la rumeur sur ses problèmes conjugaux.
En matière de communication de crise, on dira ce qu'on veut : Nicolas Sarkozy, c'est quand même le modèle du genre. Il n'est pas innocent que François Hollande s'en soit inspiré d'aussi près.
Sur le volet économique, le président n'y est pas allé par quatre chemins. "Êtes-vous social-démocrate ?" Sa réponse : "Oui". "Êtes- vous prêt à baisser les charges, à supprimerles cotisations familiales pour les entreprises ?" Encore "Oui". Quitte à enfoncer des portes ouvertes, comme cet aveu de la part de l'homme qui ne jurait depuis deux ans que par : "Comment fait-on une politique si les entreprises n'embauchent pas ?" Quelle découverte !
Pour rappel : il y a vingt-cinq ans que François Mitterrand a réhabilité l'entreprise. Mais cela semble toujours un effort de le dire. Ça ne vient toujours pas naturellement. Ça n'est toujours pas le catéchisme socialiste.
Dans la série "il peut tout dire", nous avons aussi : "Est-ce que vous financerez tout cela par l'impôt ? : Non". On va baisser les dépenses de 50 milliards. Cela va être douloureux. Donc oui, François Hollande a mis la barre très haut. Et non, il n'a pas refusé l'obstacle. Maintenant, il faut le faire.
C'est un va-tout. C'est même le tout pour le tout. Le président a jeté ses dernières cartes. Franchement, on ne voit pas comment il pourrait aller plus loin, à part prendre sa carte à l'UMP. Il est au maximum de ce que peut faire un socialiste français. Il aurait pu revenir sur les 35 heures. Mais ça aurait achevé Martine Aubry !
En tout cas, après cela, il n'a plus rien en réserve. Il croyait que la boîte à outils suffirait contre le chômage. Elle n'a pas suffi. S'il n'arrive pas à rallumer la mèche du côté des entreprises, c'est fichu. Vous savez que le chômage, donc le pouvoir d'achat, c'est la seule chose qui compte pour les Français, et donc pour 2017. Ça aussi François Hollande, l'a évidemment dans le viseur.
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