François Hollande s'est dit mardi 14 janvier "social-démocrate" et partisan d'une politique économique de l'offre, tout en contestant être "gagné par le libéralisme" avec sa proposition de pacte de responsabilité avec les entreprises. "Je ne suis pas gagné par le libéralisme, c'est tout le contraire puisque c'est l'Etat qui prend l'initiative et qui fait en sorte que nous puissions renforcer notre pacte productif", a déclaré le chef de l'Etat à l'occasion de la troisième conférence de presse de son mandat, rappelant que sans les entreprises "il ne peut y avoir de créations d'emplois dans la durée". "Suis-je un social-démocrate? Oui, au sens où ce pacte de responsabilité qu'est-ce que c'est d'autre qu'une démarche de compromis social, donc social-démocrate ?", a-t-il poursuivi.
Au début de son propos liminaire, le président avait déjà estimé que pour retrouver une croissance vigoureuse, "il nous faut produire plus, il nous faut produire mieux". "C'est donc sur l'offre qu'il faut agir, sur l'offre", a avancé le président, "ce n'est pas contradictoire avec la demande, l'offre crée même la demande".
"Comme toujours, les socialistes au gouvernement agissent par pragmatisme mais jamais un président socialiste ou un socialiste au pouvoir n'avait tant assumé le fait qu'il soit social-démocrate", a commenté pour l'AFP le politologue Stéphane Rozes, président de Cap et professeur à Sciences-Po. De fait, le président du Medef l'a lui-même reconnu lundi: la gauche au pouvoir fait aujourd'hui ce qu'aucun gouvernement n'avait fait auparavant.
"Il faut faire ce qui n'a jamais été tenté en France mais réussi dans les autres pays", avait déclaré Pierre Gattaz à Marcq-en Baroeul, dans le Nord à la veille de la conférence de presse de M. Hollande. "Nous avons entendu les voeux du Président de la République (...) et nous y avons vu enfin une prise en compte de cette réalité", avait-il ajouté. "On dit toujours en France qu'on ne sait pas se réformer, qu'on ne marche que par révolutions, encore une fois, il a fallu attendre la dernière extrémité pour qu'on s'attaque à ces chantiers", analyse Jérôme Fourquet, directeur du département politique de l'Ifop. "Et c'est un gouvernement de gauche qui va le faire donc l'histoire est cocasse", ajoute-t-il.
Le patronat n'en finit plus de manifester sa bonne volonté pour participer à la mise en place de ce pacte présenté par le chef de l'Etat comme "le plus grand compromis social depuis des décennies". Mardi, la Confédération générale des Petites et moyennes entreprises s'est également dite "prête à relever le gant". Ce pacte prévoit une nouvelle étape de baisse du coût du travail après le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) "en contrepartie des emplois qui seront créés". Le président a annoncé que cette baisse passerait par la fin des cotisations familiales versées par les employeurs d'ici 2017. Cette part des cotisations familiales, qu'il a évaluée à 30 milliards d'euros, englobera les 20 milliards d'euros déjà pris en charge par le CICE.
Pour Stéphane Rozès, le pacte de responsabilité montre le pragmatisme de Hollande davantage que cela signale un tournant: "il y avait un volontarisme de l'Etat au travers de dispositifs qui ne se sont pas révélés suffisants pour profondément inverser la courbe du chômage donc il explore d'autres voies". M. Fourquet y voit plus le résultat d'une "prise de conscience de l'opinion publique de la gravité de la situation économique de la France". Il s'agit pour lui d'un moment "historique" et un mouvement '"très profond dans le pays".
M. Hollande a assuré veiller à ce que "chacun, comme le nom l'indique, prenne ses responsabilités". Une mission que M. Gattaz avait acceptée lundi, reconnaissant qu'une fois réunies les conditions, la croissance dépendra "d'abord des chefs d'entreprise". "C'est là notre engagement réel dans le pacte de responsabilité, c'est là-dessus que nous devons progresser et nous battre". "Maintenant François Hollande ne reviendra pas en arrière. Là où tout le monde va l'attendre (...) c'est comment concrètement on met tout ça en musique", avertit M. Fourquet.
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