Un semaine après la "vague bleue"des municipales, la droite fait les comptes. Les premiers sondages post-électoraux confirment deux vainqueurs dans le principal parti d'opposition : Jean-François Copé et Alain Juppé.
Ce n'est pas très étonnant. D'un côté, on a le capitaine de l'UMP, qui a permis à son camp de remporter une belle bataille ; de l'autre, le héros qui a enlevé, d'un coup d'un seul, sa ville de Bordeaux avec près de 61%.
Jean-François Copé avait parié "qu'on ne le regarderait plus comme avant" après cette "vague bleue". Le pari est gagné,du moins chez les électeurs de l'UMP. Quant à Alain Juppé, ça fait plusieurs mois maintenant qu'il est sur tous les podiums de popularité. Il se paye même le luxe désormais de dépasser Nicolas Sarkozy. Il regarde avec gourmandise ces sondages qui viennent de couronner son triomphe bordelais. Mais pas seulement...
Le meilleur signe qu'Alain Juppé a des ambitions, c'est justement qu'il n'est pas très bavard. S'il ne lâche rien, c'est justement parce qu'il y pense plus que jamais. "Je n'ai pas dit que je n'y pensais pas", a-t-il déclaré sur RTL mercredi 2 avril au matin en parlant de la présidentielle.
Il y pense bien sûr, mais il sait qu'il faut maintenant construire sa candidature. Alain Juppé, c'est un méthodique. Il faut y aller par étapes : petit 1, petit 2, petit 3, grand A, grand B. Un énarque, ça ne se refait pas.
Partie 1 : jouer les mécanos dans le cambouis UMP. N'oublions pas que l'UMP, c'est un peu son bébé. Alain Juppé en a même été le président. Alors aujourd'hui, pas question que le parti se transforme en fan club de Jean-François Copé. Juppé veut une réorganisation des instances du parti.
Acte 2 : la primaire. Alain Juppé a des idées très précises sur la question. Ce sera début 2016. Pour lui, le plus tôt sera le mieux. Histoire de ne pas s'abîmer, de rester celui que les Français voient comme un point fixe, un pôle de stabilité, le tenant d'une ligne modérée. Les primaires, c'est un piège à Sarkozy. Donc on y va, "tout droit".
Tout ça sans oublier de tisser le réseau. Pour être candidat, il lui faut des soutiens au sein de son parti. Il entretient les relations avec les ténors, comme Jean Pierre Raffarin, et avec les quadras, comme Bruno Le Maire ou Valérie Pécresse. Des soutiens à l'UMP, mais aussi au centre. Il est allé faire campagne pour François Bayrou à Pau contre l'avis de l'UMP. Bayrou partenaire de Juppé : pour une candidature de la droite et du centre, ça peut servir.
À défaut d'un boulevard, c'est un chemin qui s'ouvre devant Alain Juppé. On sait, en politique, combien trois ans ça peut être long. Nicolas Sarkozy n'a pas dit son dernier mot. Non seulement les sarkozystes feront tout pour éviter une primaire à leur champion, mais ils sont sûrs que Juppé n'ira pas si l'ancien Président repique.
Il y a également François Fillon, qui a mangé du lion. À peine la page victorieuse des municipales tournée, il est allé chercher Copé sur les comptes du parti. Autant dire qu'il est plus déterminé que jamais.
Quant à Alain Juppé, lui, il faut qu'il passe de la position de "vieux sage" à celle de candidat. Ce n'est pas la même histoire d'être très populaire et mis sur orbite pour la présidentielle. Pour le moment, il savoure. Il flirte avec l'idée d'être le recours.
Il est heureux de voir que l'expression "droit dans ses bottes" - qu'il avait lancée au pire moment de son impopularité - est devenue un compliment, ou du moins la marque d'un certain courage politique. Ca, c'est une belle revanche pour le Juppé de 1995. Ça le fait jubiler.
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