"L’œil de Sarkozy" à l'UMP... Ses adversaires comme ses amis sont d'accord sur le rôle joué jusqu'en juin dernier par l'ancien directeur général du parti Éric Cesari, 54 ans. Il a été mis en examen samedi dans l'affaire Bygmalion comme deux autres ex-cadres du parti, pour faux et usage de faux et abus de confiance.
"Cesari a signé tous les bons d'engagement de dépenses de l'UMP avant et pendant la campagne" du président-candidat Sarkozy en 2012. "Est-ce qu'il a signé, comme il le dit, au kilomètre, une tonne de parapheurs, sans connaître le dessous des cartes ? C'est possible", admet un proche de François Fillon.
Discret et inconnu du grand public, Cesari a eu la haute main sur l'appareil UMP pendant tout le quinquennat du prédécesseur de François Hollande. "Sarkozy l'avait laissé au parti pour qu'il surveille la maison. Il venait au rapport tous les deux jours dans le bureau de Claude Guéant à l'Élysée", se souvient un ancien habitué des lieux.
Il ne lâchera jamais Nicolas Sarkozy, il ne se mettra jamais à table
Un ancien ministre à propos d'Éric Cesari
"Cesari, c'est le Corse formé à l'école Pasqua et totalement dévoué à Nicolas Sarkozy depuis qu'il s'est emparé de l'UMP en 2004. Il ne le lâchera jamais, il ne se mettra jamais à table", confie un ancien ministre qui connaît parfaitement les arcanes du parti.
Après la défaite de 2012, la mission de ce membre fondateur de l'association des "Amis de Nicolas Sarkozy" est dès lors d'empêcher que l'UMP ne tombe entre des mains "hostiles".
Une élue francilienne le juge "marrant", sachant manier "l'humour, surtout l'humour noir". "Mais c'est aussi un mec qui n'a peur de rien, un rusé qui sent les coups politiques. Et puis il a été élevé par Charles Pasqua, avec les mêmes méthodes peu reluisantes". De fait, Eric Cesari, issu du RPR et du réseau des Hauts-de-Seine, a travaillé auprès de Charles Pasqua au ministère de l'Intérieur puis au Conseil général des Hauts-de-Seine de 1995 à 2003. Avant de se placer dans la roue de Nicolas Sarkozy, dont il est le directeur de cabinet entre 2006 et 2007 au même Conseil général.
Depuis 1998, ce quinquagénaire a été élu plusieurs fois et a exécuté divers mandats : conseiller régional de Haute-Normandie, adjoint au maire de Rouen, vice-président de la Communauté d'agglomération rouennaise, puis à partir de 2008 conseiller municipal de Courbevoie (puis adjoint en 2014) avant de devenir, en avril, président de la Communauté d'agglomération Seine-Défense qui regroupe Puteaux et Courbevoie.
Quand Nicolas Sarkozy s'installe à l'Élysée, il occupe un poste stratégique à l'UMP - qu'il tiendra jusqu'en juin 2014, emporté par la tempête Bygmalion - et voit passer trois "patrons" : Patrick Devedjian, Xavier Bertrand puis Jean-François Copé.
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