Ouragan Milton : pourquoi le nombre de morts dus aux fortes tempêtes est sous-estimé

Hélène, qui a traversé la Floride fin septembre 2024, a fait 236 morts. Des décès directs suite au passage de l’ouragan. En réalité, Hélène va engendrer plus de 71.000 morts sur le long terme. Soit plus de 300 fois plus. C’est le résultat d’une étude de deux chercheurs américains - des universités de Berkeley et de Stanford - publiée la semaine dernière dans le magazine Nature. Ils ont examiné 501 cyclones sur 85 ans, entre 1930 et 2015, et analysé le nombre de décès excédentaires, toutes causes confondues, les 15 années suivantes le passage de l’ouragan.

En moyenne, le nombre de décès déclarés lors des ouragans est de 24. Mais si l'on tient compte des décès indirects les années suivantes, le nombre moyen de victimes se situe entre 7.000 et 11.000, plus de 300 fois plus en moyenne. Les cyclones seraient donc plus meurtriers que les accidents de voiture, les maladies infectieuses ou les morts en temps de guerre, selon les deux chercheurs.

Les raisons ? Les personnes touchées par les ouragans utilisent toutes leurs économies pour la reconstruction de leur maison. Résultat : ils n’ont plus d’argent en cas de problème de santé, sachant qu'aux États-Unis se faire soigner coûte cher. Même comportement des villes dévastées qui consacrent leur budget à la reconstruction ou à prévenir les ouragans futurs plutôt qu’à la santé de la population.

Il faut compter également les décès suite aux maladies véhiculées après les inondations. Sans oublier le facteur psychologique : le traumatisme après avoir vécu un ouragan qui altère la santé mentale et physique à long terme. Enfin, les personnes âgées sont fragilisées, notamment par le fait que leurs proches partent vers des régions moins dangereuses. Elles se trouvent alors isolées.