Comment la Chine réussit sa mutation écologique

REPLAY - L'image que l'on a de l'Empire du Milieu, ce sont des usines sinistres avec des fumées noires. Mais dans cette usine pétrochimique de Shanghai, on trouve aussi bien du pétrole que des canards et des biches.

Une usine de traitement des eaux près de Hong-Kong

Crédit : AFP / Anthony Wallace

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Pas de fumée noire, pas d'odeur. Mais autour, d'immenses usines très modernes, du gazon bien tondu, des arbres, des roseaux et même un parc avec des canards et des papillons. C'est très étonnant. Nous sommes à Shangaï, dans le deuxième plus gros site pétrochimique de Chine. Tous les grandes compagnies mondiales (Bayer, BASF...) sont là pour produire du plastique, qui sert ensuite à fabriquer nos objets du quotidien, nos DVD, nos sous-vêtements ou nos ordinateurs.

Monsieur Quan Qué, le manager général du parc, explique que l'environnement est devenu une priorité pour les autorités chinoises. Ce parc s'est fixé l'objectif de ne plus rejeter du tout de polluants dans l'air ou dans l'eau. C'est une entreprise française, Suez-Environnement, qui a été choisie pour tout recycler. Bien sûr, tous les sites industriels ne sont pas des modèles comme celui-ci. Depuis l'accident de Tianjin, qui avait fait plus de 160 morts en août dernier, les règles et les contrôles ont été renforcés dans tout le pays. En Chine, on ne rigole pas.

Sanctions criminelles contre les pollueurs

"Il y a une nouvelle loi sur la protection de l'environnement qui est en vigueur depuis l'année dernière. Elle prévoit des sanctions criminelles pour les pollueurs", explique Benjamin Sanchiu, qui dirige l'usine de traitement des déchets dangereux de Suez. "Un patron d'entreprise qui va polluer peut écoper de sanctions qui vont de trois à sept ans de prison", ajoute-t-il. Il assure qu'il y a "une prise de conscience" et que la protection de l'environnement "devient de plus en plus une priorité".

On peut même dire que les normes écologiques en Chine sont supérieures aux nôtres. Quand elles arrivent, les eaux boueuses traitées par Suez-Environnement sont marron. Le directeur du la station, Hervé Linart, doit tout faire pour qu'à la sortie l'eau soit à nouveau parfaitement transparente. "Les normes de rejet sont, sur certains paramètres, plus contraignantes qu'en France. Nous avons nos propres contrôles, complétés par ceux du gouvernement", explique-t-il. "Avec un œil européen, on a tendance à se dire qu'on va trouver des standards inférieurs aux nôtres, mais il y a des paramètres sur lesquels ils vont être beaucoup plus pointus que nous", assure Hervé Linart.

Mesures drastiques

La Chine s'éveille à l'écologie, mais il y a encore du travail. Elle a atteint de tels niveaux de pollutions de l'eau et de l'air qu'elle s'est empoisonnée. Les autorités doivent prendre des mesures drastiques. Elles ont fermé 1.000 usines de charbon en un an. Pékin craint par endroit des révoltes sociales. La Chine a compris que c'était important pour son économie. La pollution lui faire perdre 1 à 2% de croissance et surtout c'est un business. Les Chinois deviennent les champions des énergies renouvelables. Ils viennent d'installer en trois mois plus de panneaux solaires que la France n'en a posé en quinze ans.

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