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3 min de lecture

Chiens et chats : comment s'engager auprès des animaux abandonnés peut provoquer une détresse psychologique

La fatigue compassionnelle est un état qui peut toucher les personnes qui s'occupent des animaux abandonnés, maltraités ou blessés. Comment cela se manifeste et comment l'éviter ?

Un chat abandonné attend dans une cage au refuge pour animaux de Chamarande de la SPA le 29 juillet 2021.

Crédit : BERTRAND GUAY / AFP

S''occuper des animaux abandonnés ou maltraités : un engagement parfois lourd de conséquences

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Hélène Gateau

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La fatigue compassionnelle est décrite chez beaucoup de personnes engagées dans la cause animale. Bénévoles, salariés de refuges, familles d’accueil, vétérinaires… Tous peuvent y être exposés. 

Ce n’est pas un simple “coup de mou”, c’est une vraie usure émotionnelle, liée à l’exposition constante à la souffrance des animaux. Pas celle qu’on voit une fois en passant sur les réseaux. Non. 

Celle qu’on vit au quotidien : la chienne qu’on récupère avec des traces de coups, le chaton abandonné malade qu’on tente de sauver sans succès, le chien qui passe des mois, des années derrière des barreaux sans jamais être choisi, le chien qui a été adopté et qui revient 3 semaines plus tard, générant un sentiment d’échec...

Une hyper-empathie et souvent un sentiment d'impuissance

Alors que le burn-out est lié à la charge de travail, au stress professionnel, la fatigue compassionnelle vient de l’empathie. De l’hyper-empathie, même. Elle touche celles et ceux qui “absorbent” la détresse de l’animal, jour après jour.  

Et ce n’est pas seulement émotionnel : c’est physique, mental, moral. Et surtout, c'est une spirale. Parce que, ceux qui œuvrent au sein de la cause animale le savent, malheureusement, ça ne s’arrête jamais. Les refuges sont pleins à craquer, les animaux continuent d’arriver, les aides de l’état se font rares, on se sent impuissant. 

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Il y a par exemple un refuge indépendant en très grande difficulté, qui pourrait fermer ses portes dans 2 mois (ils ont actuellement 320 chiens et chats), s’ils ne parviennent pas à rassembler 100.000 euros tant les factures s’accumulent : il s’agit du refuge de l’Angoumois, à Mornac en Charentes. Vous pouvez les aider.

La fatigue compassionnelle peut entraîner une vraie détresse psychologique

Les personnes les plus investies sont les plus touchées. Celles qui donnent sans compter. Ce sont souvent des femmes, des bénévoles, parfois très expérimentées, qui ont vu passer des centaines d’animaux et autant d’histoires, pas toujours avec une fin heureuse. Les signes sont variés : une forme d’usure morale, de lassitude chronique, des troubles du sommeil, des moments d’irritabilité, ou au contraire, une forme d’engourdissement émotionnel. 

Et, chose qui peut paraître inimaginable pour ces personnes si impliquées, une forme de distance d’un seul coup, comme si plus rien ne les atteignait. 

On entend des phrases comme :  “Je ne supporte plus d’ouvrir les boxes",  “je n’ai plus envie de m’attacher, ça fait trop mal quand ils partent”, “j’ai l’impression que tout ça ne sert à rien.” Et cette lassitude, quand elle n’est pas reconnue, peut mener à l’isolement, à l’abandon de l’engagement, voire à une vraie détresse psychologique.

Comment se prémunir face à la fatigue compassionnelle ?

Déjà, il faut accepter qu’elle existe, qu’elle est légitime, et qu’elle n’est pas un échec personnel. Ensuite, il faut créer des espaces où on peut parler sans culpabilité.  Dans certains refuges, on met en place des groupes d’échange, des séances de soutien ou même juste des temps de repos qu’on n’ose pas toujours prendre. Et puis, c’est aussi une affaire de reconnaissance collective. 

Quand vous adoptez un animal, que vous faites un don, que vous venez promener un chien, pensez à dire :  “Merci à vous.”  Pas juste pour les animaux, mais pour ceux qui tiennent tout ça à bout de bras. Parce qu’aimer les animaux, c’est aussi prendre soin de ceux qui s’en occupent chaque jour, dans l’ombre, avec patience, et parfois, à bout de force.

Et puis pour les responsables des structures, il faut absolument que les bénévoles, les personnes en lien avec les animaux, puissent avoir des moments joyeux avec eux. Que ce ne soit pas que de la misère, de la malpropreté, mais du jeu, des câlins...

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