Le centre hospitalier de Remiremont (Vosges) nage en pleine tourmente. Entre juillet 2020 et juillet 2022, trois patientes âgées de 59, 67 et 78 ans sont décédées quelques jours après leur arrivée. Deux sont mortes après avoir été hospitalisées pour une fracture du fémur. Elles ont été prises en charge "par le même chirurgien et le même anesthésiste", a indiqué l'avocate des plaignants, Me Nancy Risacher, jointe par l'AFP.
Ce fut par exemple le cas de Martine Souque, 67 ans, à l'été dernier. Une semaine après son entrée, et pourtant en bonne santé, elle est décédée sur son lit d'hôpital. Aux filles de la victime, personne n'est arrivée à expliquer comment leur mère est morte. "On est tombé des nues car on est passé d'une situation où il n'y avait rien de grave à une dégradation subite et inexpliquée", a raconté fin novembre Angélique, la fille de la victime, à BFMTV.com.
Entrée à l'hôpital en mai 2022 pour une pancréatite aiguë avec des calculs biliaires, une troisième patiente est décédée seulement deux jours après son hospitalisation. Son mari, inquiet de la dégradation de l'état de son épouse sur son lit d'hôpital, avait pourtant alerté l'équipe médicale. Le médecin l'a appelé deux jours plus tard, en pleine nuit. "Il me dit : "votre femme, c'est terminé". Le coeur a lâché complètement, c'est un arrêt cardiaque, fini. C'est un peu le choc quand même", a-t-il confié à France Info.
Les trois familles ont déposé plainte contre l'hôpital pour "homicide involontaire". Une quatrième plainte a été déposée en octobre dernier par un homme de 46 ans pour "blessures involontaires". Il s'était rendu à l'hôpital pour des douleurs au thorax après une chute. Simple contusion au dos a répondu le centre hospitalier. Il avait en réalité pas moins de dix côtes cassées. Selon France Info, une cinquième plainte va être très prochainement déposée, une fois encore pour "homicide involontaire". En 2018, l'hôpital vosgien a diagnostiqué à la femme de Silvio Zanin, 51 ans, une pancréatite aiguë. Trois jours plus tard, elle est retrouvée morte. Depuis, les questions de son mari sont restées sans réponse.
Le parquet d'Epinal a ouvert une information judiciaire "contre X pour homicide involontaire", a précisé le procureur de la République, à l'AFP. Sur France Info, le directeur de l'hôpital, Dominique Chauveau, a reconnu "un problème de communication. L'hôpital, les médecins, la direction et les services doivent pouvoir répondre aux questions des familles lorsqu'il y a un décès que la famille ne comprend pas. Sur un point de vue médical, rien ne permet d'analyser de faute quelconque du service hospitalier".
Angélique Souque, de son côté, a envisagé de créer une association, avec ses soeurs, pour "rassembler les personnes qui ont vécu les mêmes choses". "On fait ça pour nos proches, pour qu'ils ne soient pas partis pour rien".
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