Violences conjugales : "Il m'a dit qu'il allait me buter", se souvient Alizé, victime de son ex-compagnon gendarme

Le 9 avril 2016, Alizé a frôlé la mort. Son compagnon l'a agressée violemment, allant jusqu'à la menacer avec un couteau. "J'ai été frappée, étranglée, bloquée contre l'évier de la cuisine", raconte-t-elle. "Il m'a dit qu'il allait me buter." Ce moment de terreur a été un tournant pour Alizé, qui a compris qu'elle devait fuir pour sauver sa vie et celle de son fils.

Dans le premier épisode de La Prochaine sur la liste, un podcast RTL diffusé à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Alizé raconte sa relation avec son ancien compagnon, gendarme, commencée par son acharnement à la séduire et à s'introduire dans tous les pans de sa vie. Comme ce jour où il s'est présenté à ses parents alors qu'elle lui avait demandé de l'attendre à distance de leur domicile. "Il n'a pas respecté ce que je lui avais demandé (...) Et là, j'ai trouvé ça un petit peu culotté sur le moment. Je me suis dit pourquoi s'imposer comme ça dans ma vie ?"

Deux ans après le début de leur relation, son compagnon lui assène un coup de poing lors d'un désaccord en voiture. "Je n'ai pas eu le temps de comprendre ce qui se passe, se rappelle-t-elle. Je sens le coup m'arriver sur la gauche puisqu'il était en train de conduire et je suis sonnée."

On n'est pas sur une bousculade, il ne m'a pas poussé de l'épaule. Il m'a mis un couteau sur la tête !

Alizé, victime de violences conjugales

Alizé a voulu partir après ce premier coup, mais lui s'est mis à pleurer et à la couvrir de cadeaux. "On parlait peu des violences conjugales à ce moment-là (...) On était sur un cliché de violence qui se répète tous les jours, quotidienne. Donc pour moi, je me suis dit, 'c'est un écart'. Et puis généralement, l'auteur, du peu qu'on en savait à cette époque, ne s'excuse pas. Ne se confond pas en excuse, ne pleure pas."

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Le couple s'installe ensuite ensemble, et Alizé donne naissance à son fils. L'emprise psychologique s'installe et les coups se font plus réguliers, et ce dès sa grossesse. Puis, une soirée de printemps alors qu'il vient de la menacer avec un couteau, elle décide d'appeler les gendarmes... et collègues de son mari. Malgré son insistance pour qu'ils n'interviennent pas, "ils débarquent à huit", explique-t-elle et proposent que son compagnon dorme à l'extérieur pour la nuit. "Ils ne le mettent pas en garde à vue (...) Sur le moment, je n'y prête pas attention, mais on ne me demande pas avec quel couteau il m'a menacée, ni même de montrer où ça s'est passé et tout ça."

Son compagnon est condamné à un rappel à la loi et un stage pour auteurs de violence. "Et là je me dis, 'deux poids deux mesure', il ne se souvient pas bien de ce qui s'est passé, dit-elle en parlant de l'agent qui a pris sa déposition ce soir-là. On n'est pas sur une bousculade, il ne m'a pas poussé de l'épaule. Il m'a mis un couteau sur la tête !"

Aujourd'hui, Alizé a réussi à faire condamner son compagnon à 6 mois de prison avec sursis et 18 mois de mise à l'épreuve pour des faits de violences antérieurs qualifiés de "tentative de meurtre". Elle est parvenue à se reconstruire mais l'ombre de son ex plane toujours : même s'il n'a plus droit de visite ou d'hébergement sur leur fils, elle doit l'informer de ses décisions en ce qui concerne l'enfant.

>> La prochaine sur la liste, un podcast événement qui brise le silence. Anaïs Bouton y accueille des femmes qui ont frôlé la mort, ont failli être la prochaine sur la liste et qui aujourd’hui témoignent.

Si vous ou un(e) de vos proches êtes victime ou témoin de violences conjugales, appelez le 3919 numéro d'écoute gratuit et disponible 7j/7 24h/24. Pour toute situation d'urgence, un seul numéro : le 17.