Le bilan s'alourdit, comme c'était hélas attendu. Deux jours après l’effondrement de deux immeubles lundi 5 novembre à Marseille, le corps sans vie d'une septième personne a été retrouvé par les secours jeudi dans journée.
Les deux bâtiments de 4 et 5 étages, très vétustes, étaient réduits à un amas de débris. "L'immeuble s'est effondré d'un bloc en quelques secondes. Je n'ai pas entendu le bruit d'une explosion", a de son côté raconté Djaffar Nour, qui faisait ses courses dans la rue à quelques dizaines de mètres des bâtiments effondrés.
Vers 17h15, c'est un troisième bâtiment qui s'est écroulé dans une épaisse fumée. Par mesure de sécurité, les pompiers ont en effet fait tomber une partie d'un immeuble mitoyen, déjà très fragilisé, qui menaçait de s'effondrer sur les sauveteurs.
La vétusté de ces immeubles était connue de tous dans ce quartier proche du Vieux-Port et de la Canebière. "La semaine dernière, les pompiers étaient venus et avaient bloqué la rue pendant deux heures à cause du risque d'effondrement mais ensuite, il ne s'était rien passé du tout", a expliqué Ludovic, étudiant de 26 ans, qui habite en colocation en face de l'immeuble.
L'un des deux bâtiments, situé au numéro 63 de la rue d'Aubagne et qui appartenait au bailleur social Marseille Habitat, était "fermé et muré", selon le maire, suite à un arrêté de péril. En revanche, l'immeuble situé au numéro 65 était toujours habité et contenait neuf appartements, selon les pompiers.
Le troisième immeuble effondré, au 67 de la rue, avait lui aussi été abandonné et muré depuis l'été 2012 par l'agence immobilière qui le possédait.
Mercredi à la mi-journée, le bilan s'élève à 6 morts. Au total "5 à 8 victimes" pourraient être ensevelies sous les gravats des deux bâtiments, déblayés "minutieusement", "à la pelle" selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, également sur place. Lundi soir, il se disait déjà "peu optimiste face à la situation".
Il y a "peu de chance que l'on puisse trouver des poches de survie, en s'effondrant un troisième immeuble a écrasé les gravats des deux premiers". Mais "tant qu'il y aura le moindre doute, nous rechercherons", avait assuré le ministre.
En outre, sans qu'il soit pour l'heure possible de savoir s'ils vivaient dans un des immeubles qui s'est effondré, deux hommes ont été filmés sur le trottoir par une caméra de vidéosurveillance juste avant leur écroulement. Auparavant, deux passants avaient également été légèrement blessés après ces effondrements. Parmi les personnes disparues, figureraient une femme qui n'est pas allée chercher sa fille à l'école et une autre femme "qui ne sortait jamais de chez elle", avait indiqué auparavant le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier, évoquant au moins 7 habitants de ces immeubles disparus.
Par mesure de sécurité, alors qu'un troisième immeuble menaçait de s’effondrer, une soixantaine de personnes vivant à proximité ont été évacuées par les marins-pompiers.
Quelques heures après le drame, Emmanuel Macron a fait part de "l'affection et de la solidarité de la Nation". "Marseille a souffert et souffre encore. Je voulais dire l'affection et la solidarité de la Nation toute entière à l'endroit de nos compatriotes, pour cette ville, ces territoires, cette région", a déclaré le président de la République dans un discours prononcé à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle).
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