C'est un acte "scandaleux et dramatique", selon la Ligue des droits de l'Homme du Val-d'Oise. Dimanche 5 février, 200 habitants de Villeron, dans le Val-d'Oise, ont manifesté contre la présence d'un campement de Roms dans la forêt de la commune. "Dehors les Roms ! Villeron ne veut pas de vous !", scandaient des manifestants dans les mégaphones. Une petite centaine de personnes vivait dans ce camp depuis octobre 2022. Le petit cortège de manifestants s'est dirigé vers le campement et a envahi le lieu, faisant fuir les habitants présents sur place, raconte Le Parisien. Une enquête a été ouverte par le parquet de Pontoise.
Les Roms ont dû être exfiltrés, "entassés dans sept camionnettes", détaille Le Parisien. Peu après leur arrivée, les habitants mécontents se sont mis à détruire le campement. Si les gendarmes ont fini par stopper le groupe, une pelleteuse, envoyée par le maire de Villeron, a pris le relais, détruisant toutes les habitations de fortune. "On a gagné !", martelaient plusieurs personnes sur place. L'évacuation du camp a été dirigée par le maire SE de Villeron, Dominique Kudla, avançant que la forêt était classée. Aucune solution ne semble avoir été prise quant au relogement de cette centaine d'habitants, et ce, en plein hiver.
Les habitants de Villeron déploraient l'installation illégale de ce camp. Les feux de camps et les coupes d'arbres réalisés par les Roms étaient, semble-t-il, de trop pour ces manifestants. Ils mettaient également en avant l'augmentation du sentiment d'insécurité procuré par la présence de ce camp, bien qu'aucune augmentation de la délinquance n'avait été constatée par la gendarmerie et la municipalité.
La Ligue des droits de l'Homme du Val-d'Oise a lourdement condamné ces événements. "C’est un phénomène assez nouveau, une sorte de radicalisation. Qu’on ne soit pas d’accord avec la présence des Roms je le conçois, mais qu’on en arrive à une telle radicalité, c’est dramatique et scandaleux", déplore au Parisien Jean-Claude Vitran, représentant de la Ligue des droits de l'Homme du Val-d'Oise. "Les familles expulsées ont été choquées et bouleversées par ce qui s'est passé", a rapporté Anthony Ikni, délégué général du collectif Romeurope, dénonçant "des slogans anti-tziganes".
Une enquête, confiée à la brigade de recherche de l'Isle-Adam, a été ouverte par le groupement de gendarmerie du Val-d'Oise, sous la direction du parquet de Pontoise. Elle "vise à préciser le déroulement des faits", déterminer "le rôle des différentes personnes" et "s'il y a eu ou non des violences aux personnes ainsi que des dégradations de biens", a précisé le parquet. "Des gens ont été vindicatifs à l'égard des Roms qui ont dû partir devant les invectives de la foule", a indiqué à l'AFP Quentin Petit, commandant du groupement de gendarmerie du Val-d'Oise.
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