Un "recel de cadavre" jugé mardi à défaut du meurtre de Mohamed Abdelhadi

Un quadragénaire sera jugé mardi à Lyon pour "recel de cadavre", tandis que le meurtre de 2001, commis par son père, est prescrit.

Justice (photo d'illustration)

JUSTICE - Un procès de meurtre sans les meurtriers, 23 ans après les faits

00:01:34

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Mohamed Abdelhadi a disparu le 9 décembre 2001 à Villefranche-sur-Saône à 27 ans. Pendant des années, sa famille a multiplié les recherches sans aucune avancée. En 2015, une femme victime de violences conjugales a accusé un père et ses fils de l'avoir tué. Le père a avoué avoir frappé et poignardé Mohamed pour un vol, et ses fils ont confirmé, indiquant où le corps a été retrouvé en 2016.

Le père a été mis en examen pour meurtre et écroué, son fils aîné pour complicité et le cadet pour recel de cadavre. Mais l'avocat du père a saisi la justice, estimant que le délai de prescription, qui était alors de 10 ans à compter du crime, était dépassé en l'absence "d'acte interruptif" dans la procédure. En 2008, la famille de Mohamed Abdelhadi avait pourtant déposé une plainte pour "disparition inquiétante" au commissariat de Villefranche-sur-Saône. Des numéros de procédures ont été trouvés dans les archives informatiques, mais les dossiers ont disparu des commissariats et des tribunaux locaux.

Ce mardi, le fils cadet, aujourd'hui âgé d'une quarantaine d'années, comparaîtra pour "recel de cadavre" devant le tribunal correctionnel de Lyon. Pour cette "infraction continue", la prescription commence à la découverte du corps en 2016, et non à la date du meurtre.

La colère de la famille de la victime

Rachida, une des sœurs de Mohamed, a exprimé sa colère au micro de RTL : "Comment accepter qu'ils (les meurtriers) restent dehors, qu'ils ne soient pas sanctionnés à la hauteur de leurs faits ? Parce que la justice a perdu le dossier. Et c'est la justice de réparer ses erreurs. Ce n'est pas à nous d'en pâtir.", ajoutant que "la justice a tué Mohamed une deuxième fois et nous a condamnés à perpétuité".

La famille sera présente à l'audience, espérant que la vérité éclatera enfin. Elle ignore toujours pourquoi Mohamed a été tué en décembre 2001 d'une multitude de coups de couteau sans raison apparente.

La rédaction vous recommande