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Un maire assassiné : le village aux 25 suspects

En janvier 2007, le corps du maire de Fago, Miguel Grima, est retrouvé mort dans un fossé en bord de route. Le village entier est désormais suspect .

Une voiture de police espagnole
Crédit : GABRIEL BOUYS / AFP
L'INTÉGRALE - Un maire assassiné : le village aux 25 suspects
00:38:36
L'ENQUÊTE - Meurtre de Miguel Grima : qui a tué le maire de Fago ?
00:15:02
Jean-Alphonse Richard
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Dans une vallée perdue des Pyrénées espagnoles, par une nuit glaciale de l'hiver 2007, le maire d'un minuscule village est assassiné. Miguel Grima ne faisait certes pas l'unanimité auprès de ses 25 administrés. Dès lors, tous les habitants du village de Fago vont, sans exception, devenir des suspects potentiels. 

En rentrant de réunion dans la lueur des phares de sa Mercedes, six ou sept grosses pierres barrent la route au maire. Dans le froid glacial, Miguel Grima s'extrait de sa voiture pour dégager la chaussée. Il ne fait que quelques pas avant d'être victime de 7 plombs dans le thorax. Miguel Grima a été jeté dans un petit fossé et repose sur le dos, les bras le long du corps et du sang sur le visage tuméfié. La médecin légiste, Rosa Garcia, ne peut dire si la victime a été tabassée. Elle est en revanche formelle sur la cause de la mort : un tir de chevrotine, à bout portant.

Les investigations se concentrent sur la population locale qui fait l'objet d'une campagne ADN. Interviewé dans L'Heure du crime, François Musseau évoque un crime au pluriel : "C'est difficile à imaginer que le crime de Miguel Grima a été l'œuvre d'une seule et même personne, parce que tout est bien mis en place. Qui a mis les pierres pour coincer la victime ? Qui a amené la voiture ? Qui a tiré ? Si c'est l'affaire d'amateurs, c'est difficile d'entrée de jeu de croire qu'il n'y a eu qu'une seule personne", explique-t-il au micro de RTL. 

Il poursuit : "L'une des clés de cette affaire, c'est qu'on n'a pas imaginé depuis le début que le tueur venait d'en dehors de Fago. Dans ce village évidement tout le monde est suspect. Les gens se tairaient dans le village". 

Une Espagne inconnue, fermée, secrète dans les hautes montagnes.

François Musseau

En Espagne, l'histoire du village de Fago intéresse et fait venir des journalistes, les télés et les journaux. François Musseau, journaliste ayant couvert l'affaire, évoque une ampleur hallucinante : "On se passionne pour cette histoire, parce que tout d'un coup, on connecte avec cette Espagne inconnue, fermée, secrète dans les hautes montagnes. Cette affaire fascine parce que personne ne connaît l'endroit. On se dit : qu'est-ce que c'est que ce Fago ? Qu'est-ce qui c'est que ce village ?". 

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Un suspect numéro un va tout de même apparaître dans le décor. Trois semaines après le crime, la Guardia Civil interpelle le dénommé Santiago Mainar, 50 ans, le garde forestier du village. Les enquêteurs sont intrigués par ce personnage qui multiplie les interviews, et aime se montrer à la télévision. Mainar a été longtemps un proche du maire, mais désormais le dénigre ouvertement. Un ennemi, parmi d’autres, de la victime. 

Il y a pas mal de failles dès le début

François Musseau

L'information génétique de de Santiago Mainar correspond partiellement à celui retrouvé sur le volant de la Mercedes. Après onze heures d'interrogatoire, le garde forestier avoue avoir abattu le maire, ne supportant plus son autoritarisme et ses vexations. Il est inculpé d'homicide et placé en détention. Un scénario parfait pour la justice qui tient un coupable facile, bavard, taillé sur mesure. Pourtant, lors de ses confessions, les détails relèves des failles de la part de l'accusé. 

"C'est surprenant et contradictoire ce qu'il raconte, relate le journaliste interviewé dans L'Heure du crime. "Il y a pas mal de failles dès le début, lorsqu'il se met à raconter, sur le lieu, sur comment, sur le temps pour ramener la Mercedes de Grima. C'est très bizarre". 

Le garde forestier du village a été condamné à un peu plus de 20 ans de prison. Santiago Mainar n'a pas formulé de demande de remise en liberté, comme la loi l'autorise à mi-peine. Il sera libre en 2028. 

L'invité de "L'heure du crime"

- François Musseau, journaliste et correspondant en Espagne pour RFI et Libération. 

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