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Photo datée du 20 juillet 1976 de la Société Générale à Nice dont les coffres furent cambriolés par le gang des égoutiers, le 19 juillet 1976, dirigé par Albert Spaggiari, après s'être introduit dans l'édifice en passant par les égouts.
Crédit : STF / AFP
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Albert Spaggiari était le cerveau du "casse du siècle" opéré à Nice en juillet 1976, visant la Société générale. De sa trajectoire de truand, on retient son évasion spectaculaire dans les égouts, lui permettant de réchapper à la police française jusqu'à sa mort, signant la fin de sa cavale.
Pourtant ce dernier mène une vie monotone, travaillant comme photographe à la mairie de Nice et vit quasi reclus dans sa bergerie, nichée dans la campagne niçoise. Une vie trop tranquille peut-être ? Assez lassante pour laisser mûrir le projet d'un cambriolage, issue de son imaginaire et de ses lectures à suspense. Le rêve prend vie le jour où un ami conseiller municipal, et employé à la Société générale, lui apprend que la salle des coffres de l'agence de Nice est dépourvu de système d'alarme.
Albert Spaggiari élabore alors un plan de cambriolage, empruntant les égouts de la ville. Après de nombreuses visites dans les souterrains, il se persuade qu'il est possible de creuser un tunnel d'accès à partir de la plaque d'entrée de l'égout jusqu'à la salle des coffres. Ne pouvant se résoudre à mener le casse seul, il s'allie à deux malfrats : Alain Bournat et Francis Pellegrin.
Le nom de cet obscur photographe apparaît en pleine lumière le lundi 19 juillet 1976, au détour du "casse du siècle", défiant toute imagination. Un peu plus de 46 millions de francs en bijoux, liquide, lingots envolés. L'ancien paria de 43 ans est reconnu trois mois plus tard par les autorités.
Interviewé dans L'Heure du crime, Patrick Mahé, directeur de la rédaction de Paris Match, raconte un évènement qui a toujours suscité mystère et stupéfaction : "On n'a jamais vu ça, c'est un casse qui est déjà digne du cinéma. On est dans un scénario de cinématographe imaginaire mais en fait c'est la réalité. Dès le matin, des centaines et des centaines de personnes sont devant la société générale de Nice parce qu'il sont très inquiets parce qu'il y a 4 000 coffres et on sait que plus de 300 d'entres eux seront forcés et dont le contenu disparaîtra ".
Il poursuit : "On imagine la stupéfaction, l'ampleur de ce phénomène. C'est du jamais vu. C'est pour ça qu'il y aura beaucoup de mystères qui traîneront".
Très secret ou alors très vantard, Spaggiari n'a jamais livré les noms des personnes ayant participé de près ou de loin à l'opération. Dès lors qu'il est arrêté, le truand s'autoproclame les lauriers de ce coup de théâtre hors pair. Pourtant, les doutes planent sur la piste politique ou encore le contenu de certains coffres. Pour Jérôme Pierrat, journaliste et spécialiste du grand banditisme, une théorie mêlant le bandit et la CIA est plus que plausible.
"Autant Spaggiari a fabulé sur pas mal de choses autant il avait demandé à ses complices le nom d'un coffre bien précis, révèle le journaliste au micro de RTL. D'après les dires de ses complices, c'était un coffre qui appartenait à la représentation consulaire chilienne et il avait demandé expressément a en avoir le contenu et ça l'intéressait plus que tout".
Il poursuit : "Contenu qu'il a essayé de négocier auprès des services de renseignements américains (CIA) puisque ceux-ci vont appeler la police française pour le signaler ainsi que ces documents confidentiels, preuves qui apparaissent dans les archives policières. Est-ce qu'il a misé sur ces documents pour monnayer ? Visiblement cela n'a jamais vraiment abouti. On n'a jamais su vraiment ce que contenaient ce coffres ainsi que la teneur de ces documents".
Faire chanter une personnalité de la politique ou du showbiz était-ce le but de ce casse du siècle ? La question restée en filigrane de l'enquête.
- Patrick Mahé, directeur de la rédaction de Paris Match, "Les Grands faits divers des années 50 à nos jours", chez
Hors collection.
- Jérôme Pierrat, journaliste et spécialiste
du grand banditisme.
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