Un incendie a été commandité sur sa maison : Alexandra, opposée à l'A69, raconte sur RTL les "pressions" dont elle a été victime

Ils tentaient de faire taire des opposants à l'autoroute A69. Six hommes soupçonnés d'avoir pris pour cible des militants, opposés au tronçon, ont été placés en détention. L'un d'eux avait recruté les autres pour former un commando et faire pression sur une habitante, qui refusait de quitter sa maison à Verfeil (Haute-Garonne).

En septembre 2024, la maison d'Alexandra était la dernière encore occupée sur le tracé de l'A69. Avec son mari et son garçon de 4 ans, elle accueillait même des zadistes. À cette époque, cette famille a été victime de deux incendies, l'un dans le jardin, l'autre sur sa voiture. Alexandra raconte avoir vu des individus encagoulés et a retrouvé, avec la police, des cocktails molotov dissimulés autour de sa maison.

Dans la maison, il y avait mon fils qui venait de fêter ses 4 ans, il y avait une famille et ils n'en avaient rien à faire. Si on était en train de dormir, ils auraient retrouvé trois corps à l'intérieur.

Alexandra, au micro de RTL

"Ça faisait des mois que je subissais des pressions, raconte-t-elle au micro de RTL. Ils veulent vraiment avancer. Pour l'argent, ils sont prêts à employer de gros moyens". Parmi les interpellés, on retrouve l'ancien chef d'une entreprise chargée de la sécurité du chantier. Il a reconnu avoir commandité une équipe pour faire fuir Alexandra et les zadistes.

"J'espère que les personnes interpellées vont payer, assure-t-elle. Il ne faut pas oublier que dans la maison, il y avait mon fils qui venait de fêter ses 4 ans. Il y avait une famille et ils n'en avaient rien à faire. On a retrouvé des cocktails molotov contre la maison. Si on était en train de dormir, ils auraient retrouvé trois corps à l'intérieur". Ces menaces et ces incendies ont provoqué son départ.

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Aujourd'hui, Alexandra vit dans un appartement situé à 30 km de Toulouse. Elle garde des séquelles psychologiques de cette période. Le parquet de Toulouse recherche d'éventuels commanditaires plus haut placés. "On est très choqués, témoigne Yohan membre de 'La voie est libre', un collectif d'opposants à l'A69. Je ne comprends pas qu'un homme qui vit à 90 km d'ici s'amuse à faire ça sans avoir de pressions ou d'arrangements sur de futurs contrats de prestations avec le concessionnaire. Ce dernier nous dit qu'il a arrêté de travailler avec l'entreprise après les faits, on a des factures qui prouvent le contraire". 

Le concessionnaire Atosca et le groupement constructeur de l'A69 ont réagi dans un communiqué de presse. Ils "tiennent à souligner qu'ils ne sont pas mis en cause dans la procédure en cours et ont toujours condamné toute action violente dans le cadre de la construction de l'A69". Les autres suspects, qui ont entre 22 et 32 ans, ont admis avoir été payés pour réaliser ces actions.