L'arnaque était bien rodée et indétectable... jusqu'à maintenant. Onze arrestations ont eu lieu ces derniers jours dans le Sud-Ouest, mais aussi en Provence-Alpes-Côte d'Azur pour démanteler un réseau de fraude à la carte bancaire. L'escroquerie semblait imparable, car les malfaiteurs parvenaient à copier la puce de la carte des victimes.
Pour cela, ces escrocs réalisaient dans un premier temps une copie parfaite du boîtier où l'on introduit sa carte bancaire. La copie était ensuite collée sur le distributeur, avec une caméra de la taille d'une tête d'épingle. Le dispositif enregistrait alors les données de la carte, pendant que la caméra captait le code secret tapé par les victimes. "La personne effectue son retrait et les données sont copiées dans le même temps. Pour quelqu'un qui vient sans se méfier, c'est quasiment invisible", explique-t-on à la section de recherche de la gendarmerie de Pau.
Avec le code et les données, une carte bancaire peut être dupliquée. "Ces gens envoyaient les données à une personne qui était l'informaticien de la bande. Cette personne ré-encodait des cartes vierges. Celles-ci étaient ensuite utilisées dans les distributeurs", ajoute le lieutenant-colonel Laurent Lesaffre qui explique que les retraits avaient ensuite lieu à l'étranger pour la plupart. "C'est le principe de la mule. Les personnes partaient à l'étranger, retiraient d'importantes sommes d'argent, revenaient avec des devises étrangères et les changeaient dans les bureaux de change en France".
Le gang, dirigé par un quinquagénaire franco-italien, était composé exclusivement de membres de la même famille. Quatre personnes ont ainsi été écrouées. Avec 4.000 cartes piratées, plus d'un million d'euros ont été volés. La majeure partie du butin est toujours dans la nature.
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