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Ultradroite : groupuscules, militants, extrême droite... Tout ce qu'il faut savoir

Le groupuscule d'ultradroite Division Martel, qui avait notamment projeté d'attaquer des supporters maghrébins en marge du Mondial-2022 de foot, a été dissous en Conseil des ministres, ce mercredi 6 décembre.

Des manifestants d'ultradroite se rassemblent à Paris le 1er décembre, pour rendre hommage à Thomas, un adolescent décédé le 19 novembre 2023 à Crépol

Crédit : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

516. Qu'est-ce que l'ultradroite ?

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Le groupuscule d'ultradroite Division Martel a été dissous en Conseil des ministres ce mercredi 6 décembre, a annoncé Gérald Darmanin sur son compte X (anciennement Twitter). Dans le viseur du ministre de l'Intérieur, il avait notamment projeté d'attaquer des supporters maghrébins en marge du Mondial-2022 de foot.

Qu'est-ce que l'ultradroite ? Ce terme correspond à une définition des services de renseignement. "Cela désigne les partis d'extrême droite ou de droite radicale, ces groupuscules qui se trouvent plus à droite que le Rassemblement national et Reconquête", explique Thomas Prouteau, chef du service police-justice à RTL.

Ils revendiquent l'usage de la violence à des fins politiques. "On trouve exactement à l'autre opposé du spectre, l'ultragauche qui a exactement la même définition", ajoute-t-il.

3.000 militants et 1.300 fichés S

L'ultradroite correspond à une galaxie, c'est-à-dire à une multitude de petits groupuscules. "3.000 militants ont pu oùu sont passés dans le viseur des services de renseignement, notamment la DGSI, la Direction générale de la sécurité intérieure, et la Division nationale du renseignement territorial. Il y a 1.300 fichés S, c'est-à-dire des personnes suivies de très près par les services de renseignement pour leurs violences possibles", précise Thomas Prouteau.

D'après Erwan Lecoeur, sociologue et spécialiste de l'extrême droite et invité de l'émission RTL Bonsoir, "c'est très réducteur de résumer l'ultradroite aux néonazis". "Au-delà du fait que les néonazis sont une des composantes très nombreuses de cette galaxie, il y a environ douze à treize tendances extrêmement précises qu'on a pu voir se développer depuis les années 1960-1970", explique Erwan Lecoeur.

Aujourd'hui, il y a une certaine porosité entre tous ces groupes avec des profils très différents. Cette galaxie agrège aussi sur les réseaux sociaux les complotistes et les survivalistes. "C'est même dans cette tendance-là que l'on va trouver les groupes au sein desquels des cellules soupçonnées de passage à l'acte terroriste ont été interpellées. Ces dernières années, il y a eu douze projets d'attentats déjoués liés à l'ultradroite depuis 2017. Ils partagent tous la même idée, celle de la fin du monde qui va être proche, en l'occurrence par la submersion migratoire ou le grand remplacement, et que donc il faut agir", indique Thomas Prouteau.

"On va aussi trouver au sein de l'ultradroite des gens qui sont très isolés socialement", détaille-t-il. "Parfois, il y a aussi d'anciens militaires et d'anciens policiers, mais aussi des cadres supérieurs, des gens qui sont passionnés d'armes et qui vont tous se mélanger sur des boucles Telegram, sur des groupes WhatsApp", avance-t-il.

Ces groupuscules d'extrême droite peuvent parfois passer dans ce que les services secrets appellent l'ultradroite, c'est-à-dire des gens qui deviennent très dangereux

Erwan Lecoeur, sociologue et spécialiste de l'extrême droite

Quelles différences avec l'extrême droite ? Selon Erwan Lecoeur, "aujourd'hui, il est vrai que beaucoup de gens estiment qu'il y a d'un côté, l'extrême droite qui est plutôt la branche politique et l'ultradroite, la branche 'armée', militaire et activiste". Et de poursuivre : "En réalité, l'extrême droite a différentes façons de s'exprimer, activiste ou politique ou médiatique. Ces groupuscules d'extrême droite peuvent parfois passer dans ce que les services secrets appellent l'ultradroite, c'est-à-dire des gens qui deviennent très dangereux".

Que revendiquent ces groupuscules ? "Il y a une base idéologique commune, celle de l'extrême droite, avec un parti de l'ordre, un État fort, une méfiance envers la démocratie et un rejet du multiculturalisme et du cosmopolitisme. Cela se traduit, pour les plus radicaux, par un racisme assumé, avec les néonazis. Après, on va trouver les néofascistes. Et puis, il y a la tendance des identitaires qui parlent d'un conflit de civilisations et qui considèrent que la civilisation européenne doit être préservée. C'est le thème de la remigration. Le mouvement le plus connu de ces dernières années a été Génération identitaire, mais qui a fini par être dissous en 2021", explique Thomas Prouteau.

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