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Sous contrôle judiciaire pour avoir aidé des migrants, on lui interdit de parler à la presse

Le président du syndicat des avocats de France dénonce "une atteinte à la liberté".

La jungle de Calais (illustration)
La jungle de Calais (illustration)
Crédit : AFP / Philippe Huguen
Léa Stassinet

C'est une première. Un Nordiste de 42 ans, placé sous contrôle judiciaire pour avoir aidé des migrants à traverser la Manche pour rejoindre l'Angleterre, a été interdit de contacter tous les journalistes, selon un document consulté par StreetPress. Plusieurs autres conditions sont mentionnées sur le document, comme l'interdiction de se rendre à Grande-Synthe ou à Coquelles, deux communes proches de Calais, ou encore l'interdiction de contacter ses complices présumés. Mais c'est bien une autre décision du juge d'instruction qui pose question. 

Pour justifier le fait que le militant ne puisse pas parler à la presse, le magistrat se réfère à l'article 138 du code de procédure pénale, qui encadre le contrôle judiciaire. Il y est mentionné qu'un juge peut imposer à la personne soumise au contrôle de "s'abstenir de recevoir ou de rencontrer certaines personnes spécialement désignées par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention, ainsi que d'entrer en relation avec elles, de quelque façon que ce soit". 

On ne peut pas interdire de voir des journalistes comme ça

Olivier Coudert, président du syndicat des avocats de France

Mais pour être valable, cette décision ne doit concerner que des personnes jugées en rapport avec l'enquête, ce qui n'est pas le cas des journalistes dans cette affaire, comme l'explique à StreetPress Olivier Coudert, le président du syndicat des avocats de France. "C’est une atteinte à la liberté. On ne peut pas interdire de voir des journalistes comme ça. Il faut qu’il y ait un lien avec les faits reprochés". 

Contacté par France 3, le procureur de Boulogne-sur-Mer, tribunal où le juge d'instruction en question exerce, "ne souhaite pas faire de commentaire", mais précise que si l'homme pense que la mesure prise à son encontre est injustifiée, "on peut la contester en disant que c'est abusif au vu des éléments de l'enquête". Une démarche qu'aurait déjà effectuée le Nordiste, croit savoir StreetPress, sans succès. 

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