L'arrêté d'expulsion des migrants établis dans la zone sud de la "jungle" de Calais a été validé jeudi 25 février par le tribunal administratif de Lille. Et pour les associations humanitaires sur place, l'inquiétude renaît. Notamment pour Christian Salomé, président de l'Auberge des migrants, l'association créée en 2008 pour accueillir les premiers arrivants à Calais. "On va jeter des gens à la rue", prévient-il soucieux. "On expulse des gens en plein hiver dans une région qui est vraiment froide. Il fait trois degrés actuellement et il va geler cette nuit !"
Pourtant le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a voulu se montrer rassurant, en annonçant une démarche progressive de mise à l'abri des migrants. Mais Christian Salomé dénonce une incohérence entre le discours tenu par le ministre - et qui ressemble à celui des associations - et l'action validée par la justice. "Soit on s'occupe d'eux, soit on les expulse. Nous sommes tout à fait d'accord avec le discours, nous ne sommes pas d'accord avec l'expulsion."
Surtout que d'après lui, il n'y a que 1.000 places d'accueil temporaire pour 3.455 réfugiés dans la partie sud du camp. Un chiffre qui ne correspond pas du tout au millier de migrants avancé par les autorités. "Nous avons effectué un recensement", affirme le président associatif. Un recensement dont les chiffres ont été remis à la préfecture. Mais "les autorités restent sur des estimations globales et pas sur le recensement que nous avons effectué."
Aujourd'hui, Christian Salomé espère que l'État ne démantèlera pas totalement la zone, qu'il laissera certains lieux de vie intacts pour les réfugiés, pendant au moins quelques jours, quelques semaines. Quant au sort des réfugiés ? Il ne risque pas de s'améliorer avec la destruction du camp. "Ils nous disent : nous, on a vu notre maison être bombardée, maintenant vous nous dites que notre cabane va être détruite, eh bien, on fera comme on a fait pour notre maison, on a mis les enfants dans des poussettes et puis on a pris la route. On trouvera bien un jour un endroit où on pourra poser nos affaires et recommencer une vie normale."
Avec son association, il tente malgré tout de convaincre le maximum de personne de stopper leur exode et mener une vie normale en France. "On a réussi à en convaincre près de 3.000", une goutte d'eau qui pourrait très bien s'intégrer à la société française. En citant les chiffres des réfugiés recensés par l'Ofpra en 2015, Christian Salomé explique : "On a accepté en France un peu moins de 20.000 réfugiés en une année pour un pays de 60 millions habitants. Ça représente un réfugié pour une ville de 3.000 habitants. Qu'une ville de 3.000 habitants ne soit pas capable d'accueillir un réfugié de guerre, ça je n'y crois pas."
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