Une course automobile sauvage a fait 13 blessés ce week-end à Bordeaux. Il s'agit d'un rassemblement illégal de voitures qui se déroule souvent dans une zone industrielle. Les participants se donnent rendez-vous notamment sur les réseaux sociaux. Ils font des dérapages ou des courses sur des lignes droites, le tout en pleine nuit, au milieu des spectateurs.
Ce n'est pas un phénomène récent, cela fait quelques dizaines d'années que cela existe, depuis l'arrivée du tuning en France dans les années 1990. Ce qui augmente, en revanche, c'est le nombre de participants. Il est très difficile de quantifier puisque les statistiques du ministère de l'Intérieur cumulent ces runs urbains avec les rodéos sauvages, ces conducteurs de motos qui conduisent au détriment de toute règle de sécurité. Selon un télégramme diffusé aux préfets il y a dix jours, Gérald Darmanin, en un mois, a compté 6.900 opérations de contrôles, 350 personnes interpellées et 100 véhicules saisis.
Le ministre de l'Intérieur veut intensifier la lutte contre les rodéos et les runs, avec plus de contrôles, plus de saisies et plus d'utilisation de la vidéosurveillance. Évidemment, cela rentre dans la catégorie des infractions au code de la route, article L236-1 : conduite d'un véhicule compromettant la sécurité des usagers ou la tranquillité publique.
Les participants risquent une peine de prison ferme de deux ans maximum et 30.000€ d'amende, trois ans si le conducteur est sous l'emprise d'un état alcoolique, s'il a consommé des stupéfiants ou s'il n'a pas de permis de conduire valide. Mais dans le cas de l'accident de Bordeaux vendredi soir, l'homme qui était au volant encourt une peine bien plus lourde. Il y a eu 13 blessés, il est donc également poursuivi pour blessures involontaires au volant, aggravées par deux circonstances : un délit de fuite et une violation des règles de conduite. Pour tout cela, il risque une peine de sept ans de prison ferme. Il a d'ailleurs été placé en détention provisoire, dans l'attente de son procès, le 7 juin prochain.
En général, toutes les métropoles, grandes ou moyennes, sont touchées, du moment qu'il y a une zone industrielle ou un grand parking à proximité. Toulouse, Grenoble, Marseille... L'an dernier, à Saint-Quentin-Fallavier, dans l'Isère, un passager de 19 ans est décédé lors d'un de ces runs. Il y a deux ans, au nord de Lens, c'est un spectateur cette fois, âgé de 19 ans lui aussi, qui avait été mortellement percuté.
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