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Qui est "Gino", militant antifasciste arrêté à Paris après un mandat d'arrêt émis par la Hongrie ?

Rexhino Abazaj alias "Gino" doit comparaître mercredi 9 avril devant la cour d'appel de Paris après son arrestation en novembre. Ce militant antifasciste albanais est réclamé par la Hongrie qui l'accuse de violences commises lors d'une manifestation de néo-nazis en 2023.

Rexhino Abazaj alias "Gino" le 4 avril 2025 à Paris.
Crédit : BERTRAND GUAY / AFP
Marie Zafimehy & AFP
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"Je considère que la France n'a pas à livrer des militants antifascistes à la justice d'extrême droite hongroise". Thomas Portes, député Insoumis de la Seine-Saint-Denis est engagé auprès de Rexhino Abazaj alias "Gino" depuis son arrestation à Paris en novembre. Tribunes dans les médias, rassemblements et soirées de soutien : l'élu fait partie des nombreux noms à se mobiliser, inquiets d'un possible envoi par la justice française de ce militant antifasciste albanais vers la Hongrie où ses soutiens doutent de l'organisation d'un procès équitable et de conditions de détention dignes.

"Gino" est sous le coup d'un mandat d'arrêt européen émis par la Hongrie du Premier ministre nationaliste Viktor Orban et doit comparaître mercredi 9 avril devant la cour d'appel de Paris, libre mais sous contrôle judiciaire après quatre mois de détention. Si sa remise en liberté fin mars par la justice française donne un "sentiment évidemment positif" à l'un de ses avocats, Youri Krassoulia, "Gino" entrera dans la salle d'audience mercredi avec le cœur qui "battra à tout rompre".

"Je pense qu'on ne se rend pas compte de la valeur de la liberté, sauf lorsqu'on la perd", a confié le principal intéressé à l'AFP. "Gino" se donne "beaucoup pour ses idées politiques", renchérit un autre de ses avocats, Me Laurent Pasquet-Marinacce. En Hongrie, son client risque selon lui "24 ans de prison". "Il est évident qu'il n'aura pas de procès équitable et que la décision est écrite d'avance", poursuit-il.

L'antifascisme n'est pas un mouvement extrémiste

Rexhino Abazaj, alias "Gino"

Né en Albanie, Rexhino Abazaj a grandi en Italie, avant de passer plusieurs années en Finlande et d'arriver en France l'an dernier, où il espère rester. Militant pour le droit au logement, le trentenaire se revendique "d'un mouvement antifasciste populaire qui s'oppose au néofascisme qui croît en Europe". "L'antifascisme n'est pas un mouvement extrémiste", souligne-t-il.

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Les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés en février 2023. Ce jour-là, "Gino" se rend à Budapest pour protester contre le "Jour de l'Honneur", commémoration organisée par des néonazis dans la capitale hongroise. Les autorités l'accusent, comme une dizaine d'autres personnes, d'avoir "brutalement attaqué des néonazis". Parmi elles, la militante italienne, Ilaria Salis, est arrêtée. En janvier 2024, les images de cette enseignante, mains enchaînées et pieds liés au tribunal, provoquent l'indignation en Italie. Détenue environ 15 mois, elle est assignée à résidence puis libérée après son élection au Parlement européen.

"Je suis toujours en danger", affirme pourtant l'eurodéputée de gauche radicale à l'AFP, rappelant la demande, par Budapest, de lever son immunité. "Salis n'est pas une héroïne. Elle est une violente extrémiste qui a vu la Hongrie comme un champ de bataille pour son idéologie, attaquant des citoyens sans défense en plein jour", avait écrit sur X, en février, Zoltan Kovacs, porte-parole du gouvernement hongrois. Elle, comme "Gino", clament leur innocence.

J'ai passé un mois et demi sans avoir la possibilité de changer de sous-vêtement

Ilaria Salis, militante antifasciste italienne emprisonnée en Hongrie

Fin novembre 2024, les autorités hongroises disaient espérer une coopération entre Paris et Budapest. "Quand un crime violent a été commis, les tribunaux extradent généralement la personne", avait précisé Gergely Gulyas, directeur de cabinet de M. Orban. 

Pour Ilaria Salis, remettre "Gino" à la Hongrie le mettrait dans une "situation très dangereuse", elle qui dit avoir subi des conditions de détention "inhumaines". Elle évoque des cellules "infestées de punaises de lit et de coléoptères", et parle de journées passées enfermée 23h/24, empêchée de contacter sa famille pendant plus de six mois. "J'ai passé un mois et demi sans avoir la possibilité de changer de sous-vêtement".

En janvier 2024, le gouvernement hongrois avait défendu son système carcéral, le qualifiant de "conforme aux normes de l'UE". Fin février, Maja T. activiste non-binaire de 24 ans remis à la Hongrie par l'Allemagne, était aussi apparu-e menotté-e et pieds liés au tribunal. 

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